L'étude a été réalisée au début du mois de juin, à la période où le nombre de cas de coronavirus était au plus bas. Mais, même à ce moment-là, seul un quart de la population se disait plutôt opposé à une vaccination, alors que 12% disaient hésiter.
La disposition à se faire vacciner est particulièrement élevée chez les personnes âgées.
Des chiffres "encourageants"
Pour Claire-Anne Siegrist, directrice du centre de vaccination des Hôpitaux universitaires genevois (HUG), ces chiffres sont encourageants et montrent la confiance qu'ont les Suisses dans le secteur médical.
"Ces chiffres sont énormes. Moi-même, je ne suis pas encore prête alors qu'on ne sait encore presque rien de ces vaccins. On ne sait pas à quel niveau ils seront protecteurs, on ne sait pas s'ils seront seulement utiles pour nous ou s'ils protégeront aussi nos proches, on ne sait pas grand- chose sur leur sécurité. Je trouve donc que ces chiffres montrent bien qu'il y a une grande partie des Suisses qui savent que le jour où leur médecin leur recommandera un vaccin, ce sera parce qu'il aura fait la preuve de son efficacité".
Une approche proportionnée conseillée
Mais si les Suisses semblent plutôt convaincus, est-ce envisageable ou même utile de vacciner l'entier de la population, comme l'Australie pense à le faire ?
Pour Claire-Anne Siegriest, les inconnues restent trop nombreuses pour spéculer.
Quant à Dominique Sprumont, directeur-adjoint de l'institut de droit de la santé de Neuchâtel, il rappelle que la loi sur les épidémies prévoit une approche proportionnée et calquée sur les besoins.
La question du nombre de doses disponibles
Mais au-delà des aspects éthiques, une question plus importante devrait recentrer le débat sur la vaccination généralisée: le nombre de doses disponibles.
Dominique Sprumont relève qu’il est peu réaliste d’envisager une vaccination obligatoire pour tout le monde si on n’a pas assez de vaccins.
L'OMS a d'ailleurs appelé cette semaine à freiner le "nationalisme vaccinal". L'organisation recommande de vacciner en priorité le personnel de santé et les personnes à risque afin de fournir un maximum de pays.
Sujet radio: Lucia Sillig
Adaptation web: ther
Pas la maladie la plus crainte
Le Covid-19 ne représente par ailleurs la maladie globalement la plus crainte que pour 0,6% des personnes interrogées, révèle jeudi la CSS dans son étude. Seulement 0,3% estiment que l'infection par ce virus est la maladie la plus grave qu'elles aient connue à ce jour.
En raison notamment du succès des mesures de prévention, le Covid-19 représente pour très peu de gens une expérience de maladie grave directe ou vécue dans leur entourage. En tout, 38% sont d'avis que les pandémies constituent un risque important pour la société.
Ce chiffre semble modeste par rapport à d’autres défis de santé publique, note la CSS. En comparaison, 72% affirment que la résistance aux antibiotiques représente un grand risque pour la société, et plus de la moitié (53%) voient ce risque dans la pollution de l'eau potable par des hormones ou des pesticides.