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Les hôpitaux suisses répondent à comparis

Bernhard Wegmüller, Charles Favre et Rita Ziegler ont riposté
Bernhard Wegmüller, Charles Favre et Rita Ziegler ont riposté
Une liste comparative des hôpitaux sera publiée dès 2010, promet l'Association suisse des hôpitaux H+. A terme, le patient pourra choisir un hôpital sur la base d'une quinzaine de critères de qualité et de sécurité.

En publiant son enquête mardi sur la qualité des soins dans les
hôpitaux sur la base d'un questionnaire de patients, Comparis a mis
le doigt là où cela fait mal. Car si la base scientifique de cette
étude est contestée, il n'existe pas pour l'heure d'enquête
comparative fiable sur le plan national.

Bonne qualité des soins

Différents indicateurs montrent toutefois que la qualité
médicale dans les hôpitaux et les cliniques suisses est élevée, a
dit Charles Favre, conseiller national (PRD/VD) et président de H+
jeudi devant la presse à Berne.



Avant d'annoncer la publication d'un guide du monde hospitalier en
2010 et la création d'un label de qualité H+, prenant en compte les
résultats médicaux d'un établissement, la satisfaction des patients
et la sécurité.



A ce stade, ce ne sont pas les informations qui manquent, a relevé
Charles Favre, car les hôpitaux à l'interne et d'autres
organisations comme Swiss-Noso se livrent à des études sur la
mortalité ou les infections par exemple. Ce qui fait défaut, c'est
l'adoption de standards communs permettant une comparaison à
l'échelle nationale.



Depuis 1998, les hôpitaux fournissent chaque année à l'Office
fédéral de la statistique (OFS) une trentaine d'informations
détaillées pour chaque patient, mais ce dernier ne publie rien pour
l'instant. «Il s'agit de s'assurer que ces données sont
significatives pour éviter de tronquer la réalité», a expliqué Rita
Ziegler, directrice de l'hôpital universitaire de Bâle.

Documentation systématique

Des questions relevant de la protection des données doivent
aussi être réglées. Concrètement, sur 1,4 million de patients
stationnaires recensés en 2005, 97,5 % ont fait l'objet d'une
documentation systématique, transmises à l'OFS. H+ veut plus de
transparence dans le secteur hospitalier pour permettre la
concurrence entre les établissements et la libre circulation des
patients, selon les termes de Charles Favre.



H+ doit aussi être en mesure de fournir une liste comparative des
hôpitaux dès 2010, car à cette date, le financement des soins
devrait l'être par cas.

Etude comparis

Comparis a dressé mardi un sombre tableau des soins prodigués
dans les hôpitaux universitaires. Un patient sur neuf dénonce une
infection nosocomiale, un sur quatre une erreur et un sur cinq une
réhospitalisation imprévue.



Charles Favre a voulu tordre le coup aux soupçons que cette
enquête a éveillés en se référant à une étude de l'OCDE. Avec une
espérance de vie de 81,7 ans, les Suisses arrivent en deuxième
position derrière les Islandais. La Suisse enregistre aussi le
score le plus bas d'attaque cérébrale avec 34 cas pour 100'000
habitants. Enfin, la santé de 86% des Helvètes est qualifiée de
bonne à très bonne, ce qui la place là aussi en tête du
peloton.



Seule la prévention est montrée du doigt par l'étude
internationale. En particulier celle du cancer du sein, même si là,
les différences sont notables entre la Suisse romande, plus
attentive à ce sujet, et la Suisse alémanique.



ats/tac

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Le même poids que l'hôtellerie

En tant qu'employeur, la branche hospitalière équivaut au secteur agricole ou financier en Suisse, révèle une étude de la société BAK Basel Economics, réalisée sur mandat de H+.

Le secteur hospitalier occupe 177'100 personnes, soit 4% de la population active en Suisse.

Il verse environ 12 milliards de francs de salaire par an à ses collaborateurs.

Tandis que le nombre de places de travail n'a augmenté que de 0,3% en moyenne en Suisse entre 1990 et 2005, les emplois dans les hôpitaux ont connu de leur côté un taux de croissance de 1,8%.

La proportion d'emploi à temps partiel y est aussi plus importante que dans le reste de l'économie, 37% contre 30% en 2005.

En terme de valeur ajoutée, le secteur pèse le même poids que l'hôtellerie. La valeur ajoutée directe se montait à environ 9,9 milliards en 2005, ce qui correspond à une contribution au produit intérieur brut d'un peu plus de 2%.

La branche a aussi un effet indirect sur l'économie. Par exemple, elle dépense environ 300 millions de francs chaque année pour l'achat de denrées alimentaires et environ 500 millions pour les frais d'entretien et de réparation.

Journée nationale des hôpitaux

Pour la deuxième fois, près de 80 hôpitaux, cliniques et EMS sur les 340 que compte H+ ouvriront leurs portes pour une journée nationale des hôpitaux samedi 8 septembre.

La qualité des hôpitaux et leur poids dans l'économie nationale sont les deux thèmes retenus pour cette édition.