Les débats ont été houleux entre des députés d'accord sur le
fond mais très partagés sur la forme. Par 75 voix contre 31 et 9
abstentions, les députés ont adopté en deuxième lecture une loi sur
la santé qui n'aurait pas soulevé de grandes réactions sans son
volet fumée passive. Les articles inhérents au tabagisme ont été
intégrés sur proposition faite par des députés démocrates chrétiens
mercredi.
Divergences
Les radicaux, les chrétiens sociaux du Haut-Valais et l'UDC se
sont farouchement opposés à l'intégration de ces articles dans la
loi sur la santé. Tous ont souligné l'importance de lutter contre
le tabagisme mais tous ont fustigé la précipitation.
"Je suis choquée par ce mode de faire. Il faut créer un débat
démocratique", a assené la radicale Brigitte Diserens. "Nous ne
pouvons traiter le sujet à la sauvette", a renchéri le chrétien
social haut-valaisan Ignaz Imboden.
Thomas Burgener, chef du département de la santé, a admis un
"certain déficit démocratique et de discussions" dans le processus
mais a appelé les députés à l'accepter tout de même: "Dans la vie
et dans la politique, il faut savoir prendre des décisions
courageuses."
Les articles contre la fumée passive, qui ont déjà été proposés
par le Conseil d'Etat valaisan en juillet dernier en vue d'une loi
spécifique, interdisent la fumée dans les restaurant, bars et
autres lieux publics. Etant donné les circonstances, Thomas
Burgener a proposé de donner un délai suffisamment important aux
établissements publics notamment pour aménager des fumoirs.
GastroValais réfléchit
GastroValais, organe faîtier des cafetiers restaurateurs, se
donne quelques jours pour prendre position sur la décision du Grand
conseil valaisan d'interdire la fumée dans les établissements
publics. Il n'écarte par la possibilité d'un référendum. "Nous
avons toujours dit que nous n'en lancerions pas mais le résultat du
vote du parlement, serré, nous pousse à tout de même étudier cette
possibilité", indique François Gessler, président de
GastroValais.
L'organisme faîtier va consulter sa base, mais aussi prendre la
température du côté des hôteliers. "Et puis nous allons observer
attentivement ce qui va se passer à Berne", ajoute François
Gessler. Si la loi fédérale se montre aussi restrictive que la loi
valaisanne, avec une interdiction totale de fumer dans les
établissements publics, un référendum ne sera pas envisagé.
ats/hof
Premier canton romand à agir
Le Valais est le cinquième canton de Suisse et le premier de Romandie à interdire la fumée dans les établissements publics.
Auparavant, le Tessin, Soleure, les Grisons et Appenzell Rhodes-Extérieures avaient fait de même.
L'interdiction est effective au Tessin depuis avril 2007.
En Appenzell, la nouvelle loi est entrée en vigueur au début de l'année mais les restaurateurs ont trois ans pour installer des fumoirs.
Les Grisons, qui ont plébiscité cette interdiction à près de 75% en votation populaire, suivront en mars 2008.
A Soleure, les cafés seront exempts de fumée en 2009. Genève votera le 24 février prochain sur une initiative sur la fumée passive et à Fribourg, une telle votation est agendée à l'automne prochain.
A Nidwald, le gouvernement a donné un préavis positif. Le parlement doit encore se prononcer et en dernier recours, le peuple, vraisemblablement encore avant la fin de l'année.
Des initiatives ont abouti dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel, de Zurich, de Thurgovie, de Glaris et dans les deux Bâle. Ailleurs, en particulier en Suisse centrale, les parlements discutent du sujet.
Sur le plan fédéral, une loi banissant la fumée des bâtiments publics et des lieux de travail est en cours d'examen au Parlement.