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Carla del Ponte ambassadrice en Argentine

Carla del Ponte représentera les intérêts de la Suisse en Argentine
Carla del Ponte représentera les intérêts de la Suisse en Argentine
La procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) Carla del Ponte rejoint la carrière diplomatique dès janvier. Elle s'est réjouie jeudi du nouveau défi que représente sa nomination comme ambassadrice de Suisse en Argentine.

La Tessinoise de 60 ans était depuis septembre 1999 en fonction
à La Haye. Le Conseil de sécurité de l'ONU l'avait alors désignée
pour succéder à la Canadienne Louise Arbour, devenue par la suite
Haut Commissaire aux droits de l'homme.



«Carla del Ponte est honorée d'avoir été désignée pour servir et
représenter son pays comme ambassadrice en Argentine après avoir
été procureure pendant plusieurs années et avoir accompli deux
mandats au TPI», a déclaré la porte-parole du procureure du TPI,
Olga Kavran, interrogée par l'ATS. «Elle se réjouit d'affronter le
nouveau défi que représente la fonction d'ambassadrice», a ajouté
la porte-parole.

Proposition de Blocher refusée

Le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a annoncé
sa nomination comme ambassadrice jeudi. Il est inhabituel que le
Conseil fédéral nomme un ambassadeur en dehors des diplomates de
carrière.



Carla del Ponte avait confié fin juillet au «SonntagsBlick» que le
conseiller fédéral Christoph Blocher lui avait proposé en 2006 de
l'engager à nouveau en tant que procureure de la Confédération.
Elle avait alors refusé cette proposition. Elle avait dirigé le
Ministère public de la Confédération de 1994 à 1999.



La Suisse perd ainsi un de ses rares représentants de haut niveau
à l'ONU, aux côtés du Fribourgeois Nicolas Michel, secrétaire
général adjoint pour les affaires juridiques, et de l'ex-conseiller
fédéral Adolf Ogi, représentant du secrétaire général de l'ONU pour
le sport au service de la paix.

Un successeur à nommer

Début juillet, le Conseil fédéral avait donné son feu vert à la
prolongation jusqu'en décembre du mandat de Carla del Ponte à La
Haye. Le secrétaire général de l'ONU avait prié Carla del Ponte de
rester trois mois de plus en poste, alors que son mandat s'achève
normalement à mi-septembre. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit
encore voter la résolution prolongeant son mandat jusqu'en
décembre.



Le successeur de Carla del Ponte n'a pas encore été nommé par
l'ONU. Les deux noms les plus fréquemment cités sont ceux du
procureur-adjoint du TPI, l'Américain David Tolbert, et du Belge
Serge Brammertz.



ats/ant

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Carla del Ponte: de Lugano à La Haye

Originaire de Lugano, Carla del Ponte a effectué des études de droit aux universités de Berne et Genève.

Elle a obtenu en 1972 son brevet d'avocate et de notaire du canton du Tessin. Par la suite, elle a été suppléante du juge de district de Lugano.

Après quelques années en tant qu'avocate indépendante, elle a été nommée, en 1981, juge d'instruction du canton du Tessin.

En 1985, elle a été élue procureure auprès du ministère public tessinois.

Le Conseil fédéral l'a nommée procureure générale de la Confédération en 1993.

Depuis septembre 1999, la Tessinoise était en fonction à La Haye.

Des efforts souvent vains au TPI

A ce jour, le TPI recherche encore six fugitifs, Serbes et Serbes de Bosnie, dont les ex-chefs politique et militaires des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic. Les deux hommes sont en fuite depuis leur inculpation par le TPI en 1995 de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Carla del Ponte a souvent fustigé, en vain, le manque de coopération des autorités de Serbie et de celles de la Republika Srpska (RS), l'entité serbe de Bosnie-Herzégovine, dans la traque des fugitifs. L'ex-président serbe Slobodan Milosevic est quant à lui mort en prison en mars 2006 à La Haye.