La vaccination contre la grippe, clé du succès pour cet hiver?

Expert en vaccinologie et chargé d'enseignement à la faculté de médecine de Genève, le pédiatre Alessandro Diana était invité mardi dans La Matinale. Pour lui, tout outil pour diminuer la surcharge du système sanitaire durant la période hivernale est utile, d'autant plus que les enfants sont considérés comme propagateurs du virus de la grippe.

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"Une personne qui va avoir une température de 40 degrés à cause de la grippe va devoir consulter un médecin. Quelqu'un qui va faire une complication va devoir aller à l'hôpital et aura peut-être besoin d'une aide respiratoire. Le but cette année, c'est non seulement d'éviter ces complications pour les personnes à risque, mais aussi d'éviter des mouvements dans la société pour épargner le système sanitaire", explique Alessandro Diana.

1,2 million de vaccins en stock

Problème toutefois: la Suisse ne dispose que d'un stock de 1,2 million de doses de vaccin contre la grippe pour une population de plus de 8 millions d'habitants. "On est devant un dilemme. Peut-être que cette année il faut donner la priorité aux personnes qui sont le plus à risque", estime le médecin genevois, précisant qu'il n'y a jamais eu plus d'un million de vaccinations contre la grippe par année en Suisse.

Face à une pénurie programmée, ne faut-il simplement pas imposer le port du masque aux enfants? "Si l'on compare au Chili ou à l'Argentine, qui sont à l'équivalent de notre mois de février, on a déjà des données intéressantes qui montrent qu'avec les gestes barrières contre le Covid, il y a moins de grippe", analyse le spécialiste.

Et d'ajouter: "En tant que pédiatre, je suis étonné de voir l'habilité de certains enfants, à partir de l'âge de six ans, à manipuler et être habiles dans le port du masque. Mais ce n'est pas à moi de dire à quel âge il faut mettre la limite".

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Vaccin aussi contre la gastro-entérite?

Dans une lettre ouverte, sept sociétés savantes françaises de pédiatrie recommandent également de "généraliser la vaccination contre le rotavirus", responsable des gastro-entérites, aux "petits nourrissons". Objectif, là aussi: permettre de ne pas confondre les symptômes de la maladie avec ceux du Covid-19.

Cette réflexion est "intéressante" pour éviter que les enfants aillent consulter dans un cabinet médical, explique Alessandro Diana.

"En Suisse, nous avons le vaccin contre le rotavirus. Il est en recommandation complémentaire, mais nous ne connaissons pas non plus l'ampleur réelle de l'impact de la mesure", pondère le pédiatre.

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Propos recueillis par Romaine Morard
Adaptation web: Jérémie Favre