Les catholiques-chrétiens de Suisse disent oui au "mariage pour tous"

Les catholiques-chrétiens ont voté en faveur de célébrations de mariage identiques pour les couples hétérosexuels et homosexuels. Cette Eglise s'était déjà longuement penchée sur la question des couples de même sexe au début des années 2000 et avait convenu d'un rite de bénédiction.

Ils ont donc fait un pas de plus en votant samedi pour que les partenariats entre deux femmes ou deux hommes soient, selon leur communiqué de presse, "célébrés liturgiquement et compris théologiquement de la même manière que les partenariats de sexe différent".

Aile libérale

Les catholiques-chrétiens sont nés de la crise qui a opposé libéraux et conservateurs au sein du catholicisme, au XIX^e siècle. Le point de rupture a été le concile Vatican I en 1870, lors duquel ont été proclamées l'infaillibilité et la primauté du pape.

Une partie des catholiques a alors refusé ces dogmes et a été excommuniée. Elle a cependant souhaité rester catholique en se donnant comme modèle l'Eglise chrétienne des premiers siècles. C'est pour cela qu'on appelle les catholiques chrétiens également "vieux catholiques".

Aujourd'hui en Suisse, ils sont quelque 12'000 et se concentrent dans les cantons de Bâle, Argovie, Soleure et dans les grandes villes, comme Genève, Lausanne, Saint-Gall et Zurich. On peut rappeler aussi qu'aux côtés des catholiques romains et de l'Eglise évangélique réformée, l'Eglise catholique-chrétienne est la troisième confession officiellement reconnue par Berne sous l'appellation d'Eglise "nationale".

Coller à la réalité sociétale

Ce vote sur le "mariage pour tous" était important pour les catholiques-chrétiens, car tous les membres de cette Eglise ont pu s'exprimer. Leur décision doit maintenant encore être entérinée par un synode ordinaire en novembre.

Selon le curé Daniel Konrad, porte-parole, les catholiques-chrétiens veulent coller à la réalité sociétale: "Cette Eglise se veut moderne, progressiste", a-t-il indiqué lundi. C'est d'ailleurs sans surprise qu'elle admet les prêtres mariés, le remariage après un divorce et qu'elle a aussi ouvert le diaconat aux femmes dans les années 80, puis la prêtrise.

Actuellement, six femmes sont prêtres de cette Eglise en Suisse, a précisé Daniel Konrad. Nous pourrions donc sous peu assister à un service catholique-chrétien présidé par une femme prêtre, mariée… à une femme!

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Gabrielle Desarzens/RTSreligion