Le chef de l'armée Christophe Keckeis a détaillé vendredi devant
la presse les éléments qui ont conduit les Forces aériennes à
réviser leur chiffre de 13'900 vols fixé en 2004.
Premièrement, l'introduction de l'avion d'instruction PC-21 a pu
être anticipée de deux ans. Ce «turbo prop» remplace le Tiger dans
la formation des pilotes. Sa base prioritaire est à Sion. Le nombre
de mouvements de jets à Payerne s'en trouvera légèrement réduit.
Mais le quota de vols de FA-18, les plus bruyants, reste fixé à
7700 mouvements par an.
Réduction de personnel
L'armée a en outre dû faire d'importantes économies et réduire
son personnel. Le contigent de pilotes de FA-18 n'est ainsi
toujours pas complet, d'autant que plusieurs d'entre eux ont été
récemment débauchés par la compagnie aérienne Swiss, en proie à une
pénurie de pilotes.
«Le chiffre de 13'900 a été planifié en toute bonne foi à
l'époque. Il a été recalculé en fonction des nouvelles
circonstances», a souligné Christophe Keckeis. On ne peut pas
exclure que ce nombre soit à nouveau augmenté à long terme, a-t-il
précisé.
Succès du groupe de contact
Le groupe de contact, instauré par le conseiller fédéral Samuel
Schmid après sa visite à Estavayer-le-Lac (FR) en mai, enregistre
ainsi son premier succès. Un accord a été conclu en début de
semaine au sein de cette instance de 18 représentants des parties
concernées: communes, cantons, Forces aériennes et administration
fédérale (lire ci-contre).
Les cantons de Vaud et Fribourg ont également fait un geste en
direction des communes riveraines. Ils ont adopté une nouvelle
directive sur les constructions qui permet de créer de nouvelles
zones à bâtir dans les secteurs exposés à des niveaux sonores de 61
à 63 dB, moyennant des mesures de protection contre le bruit.
«Cette solution est parfaitement conforme à la législation
fédérale», a insisté le conseiller d'Etat fribourgeois Georges
Godel. La directive met fin au flou juridique qui bloquait le
développement de cinq communes fribourgeoises et deux communes
vaudoises voisines de l'aérodrome.
ats/hof
Développement civil ainsi rendu possible
L'accord trouvé par le groupe de contact permettra de désenliser le projet de développement civil de l'aérodrome, qui devrait pouvoir se faire dans les temps.
Plus de 200 oppositions ont été déposées en juin lors de la mise à l'enquête de l'Aéropole, les riverains ayant choisi de bloquer ce dossier tant qu'une solution n'était pas trouvée avec les militaires.
«Les 11'000 mouvements étaient pour nous une limite psychologique importante. On devra s'en satisfaire», a commenté Denis Chassot, président de l'Association pour la sauvegarde des intérêts des communes riveraines (ASIC).
Ce chiffre correspond aux vols actuellement effectués sur le principal aérodrome militaire suisse.
Tout n'est pas encore réglé. Les horaires de vols, en particulier, restent une importante pierre d'achoppement. Ils seront mis en consultation en 2008.
Les cantons et les communes se sont félicités de la qualité du dialogue avec les militaires au sein du groupe de contact.
Ils espèrent que les derniers problèmes pourront être réglés de la même manière.