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Comptoir: la manif contre Blocher dégénère

Des échauffourées ont eu lieu avec la police après la manifestation
Des échauffourées ont eu lieu avec la police après la manifestation
Entre 1500 et 2500 personnes ont défilé mardi contre l'UDC à l'occasion de la venue de Christoph Blocher au Comptoir suisse. Des dizaines de casseurs s'en sont ensuite pris au Palais Beaulieu à la fin de la manifestation.

Les participants ont déroulé une banderole sur laquelle il est
inscrit "ni moutons blancs ni moutons noirs: le racisme ne passera
par nous". Ils ne veulent pas que l'on offre une tribune
supplémentaire à Christoph Blocher, membre d'un parti qui mène une
campagne d'affichage raciste pour lancer son initiative pour
l'expulsion des criminels étrangers.

Une manif qui dégénère

A l'issue de la manifestation, quelques
dizaines de jeunes casseurs ont brisé plusieurs vitres de
l'enceinte du Palais Beaulieu. La police est intervenue en tenue
d'engagement, faisant usage de lacrymogènes. L'organisateur de la
manifestation Jean-Michel Dolivo a tenté en vain de calmer les
jeunes: "il faut partir, cela se retournera contre les étrangers",
a-t-il dit.



"Notre objectif n'est pas d'empêcher Christoph Blocher de
s'exprimer, mais de faire entendre notre indignation face à la
politique raciste prônée par l'UDC", avait expliqué Jean-Michel
Dolivo (SolidaritéS), organisateur de la manifestation.

Broulis et Brélaz accueillent Blocher

Violer les fondements de la culture fédéraliste, c'est mettre la
Suisse en danger, a pour sa part affirmé Pascal Broulis en
accueillant Christoph Blocher. Le président du Conseil d'Etat
vaudois a mentionné notamment la séparation des pouvoirs et le
respect d'autrui. Sans diriger ses remarques explicitement contre
le conseiller fédéral UDC, Pascal Broulis n'a pas pour autant
ménagé ses critiques à l'égard des faux défenseurs de la patrie. Il
a appelé tous ceux qui aiment la Suisse à travailler ensemble «au
bien commun et à la paix sociale».



De son côté, le syndic de Lausanne Daniel Brélaz a plaidé pour un
avenir cosmopolite et ouvert afin d'asssurer le développement de la
Suisse. Et de noter que la région lausannoise, qui compte un grand
nombre d'étrangers, ne connaît aucun problème entre les
populations.

Blocher réagit

Christoph Blocher n'a pour sa part fait aucune allusion dans son
discours aux récentes affaires auxquelles il est lié. Il a abordé
la question de la haute conjoncture, "un poison pour les
entreprises et la politique", selon lui. Sur la base de rentrées
fiscales exceptionnelles, "des milliards de dépenses nouvelles sont
créées qui ne pourront jamais être financées". Cela conduira à un
endettement catastrophique, a-t-il déclaré.



Interrogé ensuite par la presse, il a rejeté sur "la gauche" la
responsabilité des manifestations qui dégénèrent quand il est
invité quelque part. "Je suis contre la gauche. Le socialisme,
c'est très mal pour le pays", a déclaré le conseiller fédéral. "Je
ne suis pas raciste", a-t-il finalement soulevé.



ats/bri

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Plainte du Ministère public valaisan

Le Ministère public du canton du Valais a annoncé mardi avoir déposé plainte le 4 septembre contre les affiches de l'UDC-Valais "utilisez vos têtes".

Ces affiches, placardées le 3 septembre dans divers lieux du canton, montrent des musulmans de dos en train de faire leur prière prosternés devant le Palais fédéral. Par-dessus est écrit en grosses lettres "Utilisez vos têtes".

Le ministère public valaisan dénonce une violation de la norme pénale antiraciste (article 261bis du code pénal).

La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a déposé une plainte pénale contre les affiches électorales de l'UDC.

Débat urgent aux Chambres demandé

Les groupes PRD et PS aux Chambres ont réitéré mardi leur demande de tenir un débat urgent sur la séparation des pouvoirs, en marge des remous provoqués par l'affaire Blocher-Roschacher. Le PDC n'y voit pas de nécessité.

Il faut réorienter le débat sur l'essentiel, qui est l'indépendance du pro cureur de la Confédération et la lutte contre la criminalité, selon le PRD.

L'UDC a elle aussi annoncé sa volonté de déposer une interpellation urgente sur les méthodes et le mandat de la commission de gestion. Les bureaux des deux Chambres décideront jeudi s'ils organiseront un débat urgent.