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Se faire une toile en Suisse? Cher payé!

La place de cinéma est-elle trop cher ?
Un Suisse paie en moyenne 15 francs pour une place de cinéma
Les Helvètes paient en moyenne deux tiers de plus que leurs voisins européens pour aller au cinéma. Au terme d'une étude, Monsieur Prix demande aux acteurs du marché de réagir.

Rudolf Strahm, Surveillant des prix, a analysé le marché du
cinéma suite à des plaintes venant du public, en particulier de la
Fédération romande des Consommateurs (FRC), a-t-il communiqué
mardi. Les spectateurs en Suisse paient en moyenne 15 francs par
entrée, soit entre deux tiers de plus (entre 45 et 80%) qu'en
Allemagne et en France, où le prix moyen est de neuf francs.

Manque de concurrence

Le marché du cinéma se définit par une forte concentration du
marché dans les mains de quelques sociétés. Si plus de 30
distributeurs de films sont actifs sur le marché suisse, huit
détiennent à eux seuls une part de marché de 90%. Les trois
principaux sont les Studios Walt Disney, United International
Pictures et Warner Bros./20th Century Fox.



Au niveau des salles, des parts de marché importantes sont
détenues par un seul exploitant dans de nombreuses villes. La
recette moyenne de distribution par spectateur est sensiblement
plus élevée en Suisse qu'en France et en Allemagne. Dans ces deux
pays, environ quatre francs par billet revient au distributeur,
contre six francs en Suisse.



Une partie seulement de cette différence, entre un franc et 1,20
franc, est liée à des coûts administratifs et de marketing plus
élevés, en raison notamment du plurilinguisme. Le reste, entre 80
centimes et un franc par billet est une «absorption du pouvoir
d'achat des consommateurs suisses».

Un appel, mais sans contrainte

La méthode de calcul des taxes des distributeurs correspond
cependant à un usage international. La Surveillance des prix
renonce par conséquent à ouvrir une procédure formelle et suspend
provisoirement l'examen du dossier pour conduire une activité plus
générale d'observation du marché. «Monsieur Prix» a toutefois
transmis ses constatations aux distributeurs et acteurs de la
branche en août dernier.



Les distributeurs sont appelés à réduire de moitié le pourcentage
qu'ils pratiquent. Une baisse de 5 à 10 points consentie par les
grandes sociétés de distribution suffirait. Si la répercussion
était pratiquée par les exploitants, cela permettrait une baisse du
prix du billet allant jusqu'à deux francs, selon la Surveillance
des prix.



ats/sun

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Electricité: attention à la hausse des prix!

Monsieur Prix s'est aussi exprimé sur le marché de l'électricité. Il met en garde contre un «départ manqué» de la libéralisation du marché de l'électricité l'an prochain.

L'autorité de régulation en matière d'électricité (EICom), une nouvelle entité, débutera ses travaux le 1er octobre 2008, comme le prévoient les plans du Conseil fédéral.

Les producteurs d'électricité devront d'ici là introduire un système de tarification transparent, l'»unbundling».

Ce système dissociera les coûts de la production du courant, la rémunération pour l'utilisation du réseau (coûts d'acheminement) et les taxes publiques (redevances de concession, TVA).

La libéralisation du marché débute toutefois avant l'arrivée de l'EICom, soit dès le 1er janvier déjà.

Nombre de sociétés électriques profitent de ce changement de système par étapes pour réévaluer leur réseau et adapter leurs tarifs, écrit le préposé à la surveillance des prix mardi.

La période transitoire du 1er janvier au 1er octobre risque donc de provoquer une hausse des tarifs, au niveau de ceux pratiqués sur le marché international.

Ces augmentations ne seraient «pas vraiment justifiées étant donné les revenus élevés des fournisseurs», estime Rudolph Strahm.