Ces liquides hydroalcooliques, comme leur nom l'indique, contiennent de l'eau et de l'alcool, avec parfois un peu de glycérine et d'eau de Javel. Mais un bon désinfectant contient au minimum 60 à 80% d'alcool.
Pour le vérifier, il suffit de lire l'étiquette, mais encore faut-il qu'il y en ait une. Or un test de l'émission On en parle, effectué à l'entrée de douze commerces de tailles diverses à Lausanne, Vevey (VD) et Aigle (VD) a montré que la moitié des flacons mis à disposition à l'entrée des magasins sont dépourvus d'étiquette. Le client ne sait donc pas avec quoi il s'asperge les mains.
Ces solutions liquides devraient pourtant être étiquetées, c'est une obligation. Interrogés, les services du pharmacien cantonal genevois sont formels, et des contrôles sont d’ailleurs effectués par les autorités. Rendus attentifs à cette lacune, la plupart des gérants des magasins ne s’en étaient même pas aperçus. La succursale reçoit en général un bidon de désinfectant de 5 ou 10 litres. Le matin, le gérant en verse un peu dans les flacons disposés à l’entrée du magasin.
Risque d'irritation
L'usage répété de ces désinfectants peut provoquer une irritation des mains. Et il existe aussi un risque d'allergie, mais en général les personnes concernées - allergiques - le savent.
Pour éviter l'irritation, le meilleur remède est d’utiliser moins souvent du gel désinfectant ou de s’en passer. Bien se laver les mains avec du savon et de l’eau est tout aussi efficace. C’est d’ailleurs ce que recommande en priorité l’Office fédéral de la santé publique.
Produit potentiellement dangereux
Le gel hydroalcoolique est potentiellement dangereux. Il faut notamment éviter le contact avec les yeux. Mais quelques millilitres sur les mains ne posent pas de problème.
Ces liquides sont aussi inflammables, mais le risque est très faible s'ils sont utilisés en petite quantité. Vous n’allez pas prendre feu si vous fumez après avoir désinfecté vos mains, car l’alcool s’évapore très vite.
En revanche, les gérants des magasins doivent être prudents. Ils stockent et manipulent de gros bidons de désinfectant à transvaser, et cette opération présente un risque. Ces bidons doivent être stockés à l’abri du soleil et de la chaleur. Ce n’est pas toujours le cas, comme l'a révélé l'enquête.
Interdire à un client d'entrer
Si un client refuse de se désinfecter les mains à l'entrée d'un magasin, ce dernier peut lui refuser l'accès. Les commerces sont souverains pour prendre cette décision. Sur les 12 enseignes visitées, seules deux obligent les clients à se désinfecter les mains. Les dix autres recommandent l’utilisation du gel.
Mais personne ne vérifie qu’on se désinfecte bien les mains, et c’est un problème. Lors de l'enquête, un seul propriétaire de magasin a prié les enquêteurs de mettre du gel. Il s’agit d’une petite boutique au centre-ville de Vevey.
Pour ce qui est de l'odeur, parfois désagréable, de ces liquides, elle est probablement due à la concentration d’alcool ou au type d’alcool utilisé. L'éthanol sent particulièrement mauvais. A noter, enfin, que l’odeur de ces solutions liquide n'a aucune influence ni sur l'efficacité, ni sur les dangers de ce produit.
Sujet radio: Delphine Sage et Xavier Bloch
Adaptation web: Jean-Philippe Rutz