Berne va mieux soutenir la santé des femmes
La Confédération prend des mesures pour la santé de la gent féminine. Dès 2008, le vaccin contre le virus du papillome humain, cause principale du cancer du col de l'utérus, sera pris en charge. De même que les mammographies.
Cette prise en charge par l'assurance de base doit avant tout
permettre la vaccination des adolescentes de 11 à 14 ans contre le
HPV et, pendant cinq ans, les jeunes femmes de 15 à 19 ans. Il en
coûtera 160 millions de francs pour les cinq premières années et 16
millions ultérieurement, a expliqué mercredi le conseiller fédéral
Pascal Couchepin.
Cette mesure décidée par le Département fédéral de l'intérieur
(DFI) devrait permettre d'éviter 70% des cancers du col de
l'utérus. La vaccination est exempte de franchise afin d'assurer
une couverture élevée de la population. Toutefois, cette
vaccination ne sera prise en charge par l'assurance de base que si
elle est effectuée dans le cadre de programmes cantonaux.
Vaccin coûteux
Actuellement, seuls les cantons de Genève, du Valais et de
Bâle-Campagne disposent d'un tel programme, alors que Vaud et
Zurich en sont au stade de l'élaboration, a relevé Pascal
Couchepin. Le vaccin, qui comporte trois injections sans compter
les rappels, revient à environ 500 francs dans le cadre d'un
programme cantonal, alors qu'un montant de l'ordre de 800 francs
est facturé dans un cabinet privé.
Le chef du Département fédéral de l'intérieur veut également
poursuivre la prise en charge des mammographies effectuées, là
aussi, dans le cadre de programmes cantonaux. C'est le cas
actuellement en Suisse uniquement dans les six cantons romands.
Toutefois, le taux de participation à ces programmes de dépistage
est très variable. Il est bon dans le canton du Valais où il touche
deux tiers des femmes, mais il est mauvais à Genève avec seulement
un tiers des femmes, a constaté Pascal Couchepin.
"Eviter des drames"
Il s'agit de dépister des cancers du sein à un stade précoce car
les chances de guérison y sont beaucoup plus importantes, a
souligné Peter Indra, vice-directeur de l'Office fédéral de la
santé publique (OFSP). "Il y a des drames à éviter", a plaidé
Pascal Couchepin. La prise en charge des mammographies a été
prolongée jusqu'à fin 2009, date fixée en raison de l'entrée en
vigueur probable de nouvelles normes de qualité.
En dehors de ces programmes, les mammographies effectuées sur des
femmes présentant un risque élevé de cancer du sein en raison
d'antécédents familiaux ou réalisés en cas de suspicion de maladie
continueront d'être prises en charge.
ap/sun
Publié
Pression sur le prix des médicaments
Une autre modification relative à l'Ordonnance fédérale sur l'assurance-maladie doit permettre de faire baisser le prix des médicaments : l'augmentation de l'écart entre le prix d'un générique et le produit original.
Actuellement, un médicament générique doit être au moins 30% meilleur marché que le produit original pour être inscrit dans la liste des médicaments obligatoirement remboursés par l'assurance de base ("liste des spécialités").
A l'avenir, l'écart de prix minimum sera porté à 40%, sauf pour les médicaments dont l'original ne représente qu'une faible part du marché.
L'écart de prix minimum ne sera fixé qu'à 20% pour les produits dont le chiffre d'affaires est inférieur à 4 millions de francs. Le Conseil fédéral a donné son aval à cette mesure.
Autres mesures
L'assurance-maladie remboursera par ailleurs les coûts de la vaccination contre l'hépatite A pour certains groupes à risques, comme les personnes souffrant de maladies chroniques du foie.
Les programmes de groupes menés par des médecins et destinés aux enfants et aux jeunes souffrant d'obésité ou de surpoids important seront également pris en charge pour une période limitée.
Enfin, les tarifs-cadres pour les prestations de soins seront adaptés au renchérissement.