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"La nouvelle loi sur la chasse protège mieux les espèces et la nature"

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Christine Cavalera, défenseure de la Loi sur la chasse
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Christine Cavalera, défenseure de la Loi sur la chasse / La Matinale / 11 min. / le 2 septembre 2020
Pour la biologiste valaisane Christine Cavalera, la nouvelle loi sur la chasse "n'est pas une loi d'abattage, mais une loi qui permet la régulation". Les Suisses se prononceront le 27 septembre prochain sur cet objet, qui suscite un vif débat au sein de la population.

Selon Christine Cavalera, qui soutient donc le projet de révision de la loi fédérale sur la chasse, la nouvelle réglementation s'adapte mieux à la situation actuelle.

"Pour moi, la chasse a son rôle à jouer dans la protection de la nature. Avec cette loi, on protège mieux les espèces. Elle s'adapte à un certain changement des préoccupations de la population", estime dans La Matinale cette spécialiste de la protection des troupeaux.

Forme de régulation

La loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages définit quels sont les animaux protégés, les espèces pouvant être chassées et les périodes de protection. La nouvelle loi permettra une forme de régulation de certaines espèces animales protégées.

>> Lire également : Le peuple suisse décidera du sort réservé aux grands prédateurs

"Ce n'est pas une loi d'abattage, mais une loi qui permet la régulation. Le but ce n'est pas d'exterminer une espèce. Le lynx sera davantage protégé. Actuellement, toutes les espèces protégées peuvent être considérées comme chassables par le Conseil fédéral. Avec la révision, seulement quelques espèces protégées pourront être déclarées régulables, comme le loup et le bouquetin", explique Christine Cavalera.

La question du loup

Le sort réservé aux grands prédateurs, en l'occurrence le loup, cristallise les discussions. Le nouveau texte prévoit de modifier les conditions présidant à l’abattage du canidé, en accordant aux cantons plus de pouvoir. Ces derniers pourront notamment décider d'abattre les membres d'une meute avant que des dégâts ne soient causés, afin que les loups conservent leur crainte naturelle de l’être humain, des troupeaux et des zones habitées.

"Les tirs préventifs seront aussi soumis à des conditions très strictes. Un loup ne pourra pas être tiré de manière préventive s'il ne s'approche pas des troupeaux ou des zones habitées", précise Christine Cavalera.

"Scènes violentes"

La biologiste tient également à rappeler l'impact important de la présence du loup sur les exploitants: "Les éleveurs ont la peur au ventre jour et nuit de devoir aller chercher des moutons égorgés. Ils vivent des scènes assez violentes. Ce qui est difficile aussi pour les exploitants c'est le fait que d'autres personnes qui sont très éloignées de leur réalité nient cette réalité."

"Il y a douze ans, on avait quelques attaques de loup sur les alpages durant la saison, entre juin et octobre. Maintenant on a des attaques toute l'année, aussi en plein jour. Avant, on était sur les alpages et on a maintenant régulièrement le loup qui descend en plaine", signale Christine Cavalera.

Propos recueillis par David Berger

Adaptation web: Guillaume Martinez

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Premier sondage favorable

Dans le premier sondage mandaté par la SSR, publié le 20 août, la révision de la loi fédérale sur la chasse recueille 54% d'avis positif. 36% y sont fermement opposés. La part des électeurs et électrices encore indécis se monte à 10%.

>> Le sondage détaillé : Les Suisses, Romands en tête, derrière le congé paternité, selon un sondage SSR

Un certain clivage ville-campagne est constaté. En milieu urbain, l'objet n'est soutenu qu'à 53%, alors que dans les milieux ruraux le "oui" l'emporte plus largement (61%).