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Construction: la tension monte d'un cran

Les entrepreneurs font face à des menaces de grève
Les entrepreneurs font face à des menaces de grève
Les patrons de la construction mettent les syndicats devant le fait accompli. Face au vide conventionnel qui s'annonce le 1er octobre, la Société suisse des entrepreneurs impose ses propres mesures, durement critiquées par les syndicats.

Le président de l'association patronale Werner Messmer a
souligné que les délégués, réunis mardi à Berne en assemblée
extraordinaire, avaient donné leur assentiment à ces décisions sans
hésiter. Rappelant les étapes du conflit par le menu, il a aussi
fustigé l'attitude «irresponsable» des syndicats.

Augmentation salariale

En premier lieu, les collaborateurs des entreprises affiliées à
la SSE verront leur salaire augmenter jusqu'à 2,7% en moyenne dès
l'an prochain. Cette hausse se décompose en un relèvement général
de 1,3%, auquel s'ajoute une part d'augmentation au mérite de
0,7%.



Le 0,7% restant correspond à la cotisation que versaient jusque-là
les employés au fonds paritaire de la construction et qui sera
supprimé. Ce fonds (Parifonds-Construction), qui sert à financer la
formation et le perfectionnement, subsistera, mais sous une autre
forme. Il ne sera désormais plus financé que par l'employeur, à
hauteur de 0,3% du salaire jusqu'à la fin de l'année et le double
dès l'an prochain. Cela correspond à quelque 25 millions de francs
par an, a précisé la SSE.

Encore un sens?

A la question de savoir si la réunion de négociation du 4
octobre agendée avec les syndicats faisait encore sens, Walter
Messmer a indiqué que la SSE estimait toujours qu'une convention
nationale dans la construction était nécessaire.



En attendant, une chose est sûre, les quelque 80 000 ouvriers du
gros oeuvre couverts par la convention actuelle feront face à un
vide juridique le 1er octobre, a relevé M. Messmer.

Syndicat outré

La SSE prend congé du partenariat social, riposte pour sa part
Unia. Pratiquant la politique du «fait accompli», elle ne laisse
ainsi plus aucune chance à la réunion d'octobre. Et d'avertir que
les travailleurs et les syndicats se défendront face au «diktat» de
la SSE et pour l'existence d'une convention collective.



«Insuffisantes», les recommandations de hausse constituent, vu
l'actuelle conjoncture, «un affront aux maçons qui travaillent
dur». Unia critique en outre la suppression unilatérale du fonds
pour la formation, qui péjore selon lui l'accès à la formation pour
les maçons.

«Poudre aux yeux»

Pure «poudre aux yeux», ces hausses de salaires sont des
recommandations qui n'ont pas force obligatoire. La date du 1er
octobre sonnera l'heure d'un «dumping salarial et social massif»,
accuse Unia. Les syndicats se préparent à des mesures de lutte, qui
passeront très probablement par des grèves. Les membres du syndicat
Syna ont donné leur feu vert au principe.



Unia a quant à lui débloqué 5 millions de francs à cet effet. Une
manifestation nationale en faveur d'une convention nationale est
prévue samedi à Zurich.



ats/bri

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Lutte en préparation

L'organisation faîtière du patronat de la construction avait dénoncé en mai dernier la CCT couvrant les quelque 80'000 ouvriers du gros oeuvre en Suisse.

Les syndicats se préparent à des mesures de lutte, qui passeront très probablement par des grèves régionales et occasionnelles.

Les membres du syndicat Syna ont donné leur feu vert au principe.

Unia a quant à lui débloqué 5 millions de francs à cet effet.

Une manifestation nationale en faveur d'une CCT est prévue samedi à Zurich.

Nouvelle CCT pour les contremaîtres

L'association patronale a en outre conclu une nouvelle CCT nationale pour les contremaîtres et les chefs d'atelier avec la fédération des Cadres de la construction suisse et l'Association suisse des cadres.

Les patrons de la construction ont aussi conclu une convention avec swissstaffing, l'Union suisse des services de l'emploi qui coiffe les firmes de travail temporaire. En résumé, les employés temporaires doivent bénéficier des mêmes conditions que les travailleurs fixes