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Le cancer du côlon doit être dépisté le plus tôt possible

La Suisse a des progrès à faire en matière de prévention du cancer du côlon. [Depositphotos - KostyaKlimenko]
Vers la nécessité d'un dépistage toujours plus jeune du cancer du côlon / La Matinale / 1 min. / le 3 septembre 2020
Le cancer du côlon touche de plus en plus les moins de 50 ans aux Etats-Unis, à l'image de la mort de l'acteur américain Chadwick Boseman, star du film "Black Panther". Cette maladie est souvent diagnostiquée à un stade avancé, et la Suisse a des progrès à faire en matière de prévention.

Le cancer colorectal est le troisième plus fréquent en Suisse. Chaque année, le pays enregistre plus de 4000 nouveaux cas. Le premier facteur de risque est l'âge, ce cancer apparaissant surtout après 50 ans.

Mais selon Jean-Louis Frossard, chef du Service de gastro-entérologie aux HUG, cela commence à changer: "On a eu à plusieurs reprises des alertes des autorités américaines et des journaux américains qui ont publié des travaux très intéressants montrant une tendance à la survenue de cancers chez des gens plus jeunes que 50 ans. L'obésité est notamment citée comme un facteur de risque expliquant l'augmentation du cancer colorectal chez des gens de moins de 50 ans."

"Le dépistage a un prix"

En Suisse, même si l'obésité reste une maladie moins fréquente qu'aux Etats-Unis, elle est tout de même "répandue", selon l'Office fédéral de la santé publique. Pour Jean-Louis Frossard, on doit faire mieux en termes de politique de dépistage du cancer colorectal.

"La mise au point de la politique de dépistage n'est pas encore fédérale. Elle a été le fait de cantons innovateurs comme le canton de Vaud et le canton d'Uri. Genève s'est aussi installé dans la politique de dépistage il y a deux ans. Il ne faut pas oublier une chose: c'est que ça a un prix. Et peut-être que la société doit assumer ces coûts-là, et peut-être qu'elle n'a pas envie de le faire maintenant."

Pas de dépistage avant 50 ans en Suisse

Les Etats-Unis ont abaissé l'âge de dépistage pour ce cancer, alors qu'en Suisse, il se fait toujours dès 50 ans. Selon Béatrice Arzel, directrice de la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer, le surpoids et l'obésité qui touchent une partie croissante de la population ne "se reflètent pas dans les chiffres du cancer colorectal".

Si on observait une tendance à la hausse, il faudrait penser à abaisser l'âge de dépistage. "Mais, dit-elle, on n'en est pas encore là".

Pauline Rappaz/asch

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