Les 246 parlementaires feront leur retour au Palais fédéral lundi prochain pour la session d'automne. Afin de leur permettre de travailler côte à côte durant trois semaines, plusieurs mesures de protection sanitaire ont été mises en place. On y trouve notamment de nombreuses affiches rappelant les consignes de base, et des restrictions du nombre de personnes dans certaines salles de réunion. Les places dans les tribunes des visiteurs seront elles aussi limitées. Quant au port du masque, il ne sera pas obligatoire mais vivement recommandé lors des déplacements dans le bâtiment.
"Au début de la session, nous allons vraiment rendre attentifs tous nos collègues pour qu'ils suivent les règles de distanciation et d'hygiène", insiste le président du Conseil des Etats Hans Stöckli (PS/BE).
Le dispositif le plus spectaculaire reste toutefois le plexiglas qui sépare les élus dans les salles du Conseil national et des Etats. "La visibilité est un peu restreinte", concède Hans Stöckli. "Je pense que mes collègues du troisième ou quatrième rang seront perturbés."
Eviter des mises en quarantaine
D'un coût total de 85'000 francs, ce dispositif représente une des options les moins onéreuses parmi les solutions étudiées. Les parois de plexiglas sont équipées de cloisons latérales supplémentaires qui peuvent être rabattues par les parlementaires de manière à agrandir la surface de séparation avec leurs voisins. Ce système doit jouer un grand rôle pour éviter des mises en quarantaine inutiles.
En effet, si une personne devait contracter le Covid-19 durant la session, ses collègues risquent une mise en isolement sauf s'ils utilisent ces cloisons mobiles: "Il faut aussi qu'ils aient porté le masque lors de leurs déplacements dans le bâtiment", précise Hans Stöckli.
Entre craintes et soulagement
La perspective de retrouver les murs du Parlement semble réjouir les parlementaires. "J'ai une grande joie de retourner sous la Coupole. L'expérience de BernExpo n'a pas été des plus enrichissantes d'un point de vue de la collaboration entre les différents élus", réagit Céline Amaudruz (UDC/GE).
Enceinte de 6 mois, Céline Vara (Les Verts/NE) est une personne à risque. Si elle se dit soulagée par les mesures de protection mises en place, elle appréhende les débats menés derrière les plexiglas. "Au final, ils sont presque plus anxiogènes que la menace du virus elle-même. J'imagine qu'ils ont une certaine efficacité contre le virus, mais ils risquent aussi de couper les relations, les regards et les discussions."
Benjamin Roduit (PDC/VS), lui, se dit "heureux de rentrer à la maison" mais ne cache pas une certaine inquiétude: "Il faudra être très attentif à ne pas s'oublier dès l'instant où l'on quitte nos places de travail. Ce sera un équilibre assez difficile à trouver et je suis effectivement un peu inquiet."
Même son de cloche pour Léonore Porchet (Les Verts/VD): "La politique est ce qu'elle est. On chuchote entre nous pour négocier et c'est clair qu'il y a des risques. Mais cela reste le bon endroit pour travailler, c'était difficile de le faire à la BEA, sans compter que c'était extrêmement cher."
Mathieu Henderson et Cléa Favre