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Les cantons cherchent la parade pour des finances sous pression du Covid

Le Covid-19 plombe les finances des cantons romands et pousse l'Etat de Genève à diminuer le salaire de ses fonctionnaires
Le Covid-19 plombe les finances des cantons romands et pousse l'Etat de Genève à diminuer le salaire de ses fonctionnaires / 19h30 / 2 min. / le 3 septembre 2020
A l’heure de l’élaboration des budgets 2021, les cantons planchent sur des solutions pour faire face aux conséquences financières de la crise sanitaire. Entre coupes et programmes de relance, chacun cherche sa méthode.

Le canton de Genève a ouvert les feux il y a quelques jours. Pour faire face au déficit de plus d’un milliard de francs qui s’annonce au budget 2021, les autorités cantonales envisagent de baisser les salaires de leurs fonctionnaires contre une semaine de vacances supplémentaire. L'objectif: faire face à un déficit bien plus lourd qu’envisagé en raison de la crise du coronavirus.

L'information, révélée mardi matin dans La Matinale, a provoqué de vives réactions du côté des syndicats. "C’est inacceptable de faire payer le Covid au personnel de l’Etat", a réagi Françoise Weber, membre du bureau du Cartel intersyndical. Avant d'ajouter: "Cela concerne à peu près 50'000 personnes, c’est une part très importante de la population genevoise qui va avoir un salaire diminué".

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Les finances cantonales sous forte pression: débat entre Delphine Bachmann et Romain de Sainte Marie / Forum / 9 min. / le 3 septembre 2020

Des conséquences financières difficiles à estimer

A Genève, comme dans les autres cantons romands, les charges supplémentaires liées à la gestion de la crise, ajoutées aux pertes de recettes, vont avoir un impact important sur les finances publiques. En Valais, par exemple, on estime les pertes de recettes fiscales à hauteur de 30 à 50 millions de francs.

Mais ces conséquences sont pour l’heure difficiles à évaluer. "De nombreuses incertitudes demeurent", estime François Charvoz, secrétaire général adjoint du Département des finances et de l’énergie valaisan. Pour lui, plusieurs indicateurs sont à suivre en lien avec une éventuelle deuxième vague: le chômage, la relance des marchés intérieur et extérieur, le comportement des consommateurs.

C’est dans ce cadre-là que les autorités doivent mettre sur pied un budget pour 2021. Et là, chacun cherche les meilleures solutions.

Chaque canton cherche sa méthode

Le canton du Valais a déjà présenté la semaine dernière son projet de budget 2021. Un budget à l’équilibre, avec des investissements en hausse et des ressources supplémentaires allouées à des domaines jugés prioritaires, comme la baisse des primes maladie ou l’accueil de la petite enfance.

Le projet est salué par Marylène Volpi Fournier, présidente de la Fédération des magistrats, enseignants et personnel de l’Etat du Valais (FMEP). "C’est plutôt une politique anti-cyclique qui est mise en place. Je la salue, car elle permet de ne pas aller vers le réservoir de la fonction publique pour y puiser dans les économies".

Soutenir l'économie locale

Pas de programme d’austérité non plus du côté du canton de Vaud. Le Conseil d’Etat compte notamment maintenir la baisse d’impôts annoncée avant la crise. Objectif: soutenir le pouvoir d'achat et l’économie locale.

"Aujourd’hui les gens sont plutôt cantonnés aux frontières suisses, c’est compliqué de voyager à l'extérieur", explique Pascal Broulis, conseiller d’Etat en charge des finances vaudoises. "S’ils ont un peu plus d’argent en main, ils pourront le dépenser, et donc soutenir l’économie locale". Le grand argentier vaudois mise sur une politique d’observation pour 2021: "C’est plutôt en 2022 qu’on commencera à sentir les méfaits de la crise sur les recettes fiscales, avec peut-être le besoin de renforcement de certaines politiques publiques pour garantir la cohésion entre certaines populations".

Ailleurs en Suisse romande, les budgets seront ficelés durant l’automne. A Fribourg, on espère pouvoir faire face, mais d’autres cantons, comme Berne ou Neuchâtel, n’excluent pas de devoir procéder à des économies ou à des reports d’investissements.

Elodie Botteron/fgn

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