Avec la crise du coronavirus, les professionnels de l'immobilier constatent un regain d'intérêt pour les chalets et autres appartements de vacances. La tendance profite surtout aux petites destinations touristiques. Le prix des résidences secondaires a bondi de 3,6% sur les 12 derniers mois en Suisse, selon le cabinet Wüest Partner.
D'un autre côté, la demande pour les villas individuelles a elle aussi augmenté cet été: +14% en Suisse et même +25% dans les villes petites et moyennes comme Fribourg, Neuchâtel et Sion.
La crainte d'une deuxième vague qui pousserait une nouvelle fois les Suisses à passer beaucoup de temps à la maison semble jouer un rôle. Certains ne veulent pas renouveler l'expérience du semi-confinement dans un appartement au centre-ville.
"Pas très surprenant"
"Ces chiffres ne sont pas étonnants dans le contexte immédiat. On a été semi-confinés pendant deux mois ce printemps. Il a fait beau pratiquement toute cette durée. Cette situation a pesé donc beaucoup plus lourdement sur les gens qui étaient dans des appartements qui n'auraient pas plus de dégagement qu'un petit balcon ou une fenêtre ouverte sur une rue, par rapport à des gens qui ont quand même pu profiter d'une terrasse ou d'un jardin", explique le géographe Pierre Dessemontet dans La Matinale.
"Le fait que cet effet d'une plus grande brutalité du semi-confinement en ville se traduise derrière par une partie de la population qui décide d'essayer de voir s'ils arrivent à se relocaliser ailleurs, ce n'est pas très surprenant. Maintenant il faudra voir si l'effet est structurel, s'il se déploie sur la longueur", ajoute le député socialiste vaudois.
Selon lui, le coronavirus a joué un rôle très important pour le télétravail et cela se répercute sur le marché immobilier. "Si le télétravail se généralise pour un employé, qui n'a besoin de faire l'aller-retour vers son lieu de travail qu'une fois par semaine ou trois fois par mois, ça lui permet de s'éloigner et d'aller rechercher quelque chose d'autre pour vivre, mais également pour travailler. Qui dit quatre jours de télétravail dit aussi une pièce dédiée à ça."
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