Avec des résultats électoraux en baisse depuis de nombreuses années, le Parti démocrate-chrétien (PDC) Suisse frôle désormais la barre des 11% au niveau fédéral. Changer de nom est l'occasion de donner un signal d'un nouveau départ et abandonner le "C" de chrétien met fin à une connotation religieuse qui peut apparaître aujourd'hui comme un certain handicap.
Un rôle de rassembleur
Le PDC Suisse devrait s'appeler à l'avenir Le Centre. Il souhaite continuer à jouer un rôle de rassembleur, au moment "où les extrêmes prennent toujours plus de poids", a souligné vendredi le comité directeur en présentant son projet.
Le nouveau logo du parti s'accompagne d'une parenthèse orange et des valeurs qu'il porte: "liberté, solidarité, responsabilité". Quant à la couleur orange, elle a fait ses preuves, c'est une marque forte du parti et elle permet de se distinguer des autres formations politiques.
Le PDC veut attirer plus que les 11% de voix recueillies lors des dernières élections fédérales. Un sondage publié à la fin juin montrait que son potentiel était de 20%.
c'est un jour décisif, historique si la base dit oui. Maintenant Il s'agit de convaincre la base du potentiel du nouveau nom. Il ne faut pas changer le contenu ni notre politique, il faut défendre nos idées, être le parti du centre
"Nous avons besoin d'unité, et nous savons la faire"
"Beaucoup de Suissesses et de Suisses partagent nos idées, mais une grande majorité d'entre eux ne sont pas prêts à voter pour nous parce que ce "C" nous raccordait soi-disant trop à un parti religieux", a souligné Charles Juillard, vice-président du parti suisse, dans l'émission Forum vendredi.
"C'est autour du centre qu'on fait de la politique, qu'on trouve des majorités et qu'on trouve des solutions pragmatiques", a encore relevé Charles Juillard. "Nous avons besoin d'unité, et nous savons la faire".
"C'est un jour décisif, historique si la base dit oui. Maintenant, il s'agit de convaincre la base du potentiel du nouveau nom. Il ne faut pas changer le contenu ni notre politique, il faut défendre nos idées, être le parti du centre", a de son côté déclaré le président du PDC Gerhard Pfister dans La Matinale de samedi.
Un vote interne
Le dernier mot reviendra à la base. Tout au long du mois de septembre, les membres du parti auront ainsi la possibilité de se prononcer. Le PDC Suisse attend le résultat du vote par correspondance à la fin du mois d’octobre. Si le changement de nom est approuvé, la décision devra être avalisée par l'assemblée des délégués le 14 novembre à la majorité des deux tiers.
ddup avec l'ats
Liberté de choix pour les sections
La direction souligne que le nouveau nom ne s'appliquera qu'au parti national. Les sections cantonales auront le choix d'adopter le nouveau nom ou de garder l'actuel. Elles ont jusqu'en 2025 pour faire leur choix.
"Nous sommes un parti fédéraliste", a souligné M. Pfister.
Le PDC assure par ailleurs avoir tenu compte des "sensibilités de chaque langue" pour présenter "la meilleure variante" possible: Die Mitte en allemand, Le Centre en français, mais Alleanza del Centro (alliance du centre) en italien et Allianza del Center en romanche.
2020, "l'année des réformes"
Lors de la réunion des délégués en février, le président du parti Gerhard Pfister avait déclaré que 2020 serait "l’année des réformes". Il avait affirmé qu'elles étaient nécessaires si le PDC voulait se développer.
Début mai, le PDC avait entamé des discussions officielles avec le Parti bourgeois-démocratique (PBD) sur la formation d’un nouveau parti du centre, les deux partis perdant des électeurs ces dernières années. Une décision sur une fusion éventuelle doit être prise au plus tard à la fin de cette année.