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La crise du Covid-19 pousse les jeunes vers les hautes études

Les étudiants devront porter des masques pour la rentrée universitaire [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Le Covid-19 pousse les jeunes aux études / La Matinale / 2 min. / le 7 septembre 2020
Pas d’année sabbatique à l’étranger ou de premier petit job, les étudiants seront plus nombreux sur les bancs de l’Université que l’année dernière. Les institutions romandes voient leurs effectifs augmenter pour la rentrée qui aura lieu le 14 septembre.

En raison de la crise, de nombreux jeunes privilégient la voie des études, à en croire les inscriptions dans les Universités. A Lausanne (UNIL), il y a 4000 nouveaux inscrits, soit 1000 de plus que l'an dernier. La croissance démographique n'explique pas tout.

A Genève, les étudiants postulant pour un bache­lor sont en augmentation de 4%. Fribourg et Neuchâtel misent également sur des effectifs en hausse pour la rentrée 2020. La Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) observe, elle aussi, un boom: 20% d'inscriptions supplémentaires en master cette année.

"Il y a plusieurs raisons à cette hausse", explique dans La Matinale le recteur de l'Université de Genève Yves Flückiger, également président de Swissuniversities, la faîtière des hautes écoles suisses. "Il y a ceux qui avaient prévu une année sabbatique, qui de fait s'annule vu la situation. On peut ajouter à cela ceux qui ont redoublé, et peut-être ceux qui sont un peu perdus et ne savent pas très bien vers quoi se tourner, et choisissent presque par défaut les études", indique le recteur.

>> Son interview dans La Matinale :

Discussions budgétaires pour les programmes de recherche européens: interview de Yves Flückiger
Yves Flückiger, recteur de l'UNIGE, sur la rentrée universitaire / La Matinale / 7 min. / le 7 septembre 2020

Des estimations

L'EPFL table sur un nombre de nouveaux étudiants comparable à celui de l'an dernier. Mais s'attend à des effectifs un peu plus élevés que l'année passée en première année, car les étudiant actuels qui auront échoué aux examens peuvent redoubler en plus grand nombre.

Les hautes écoles rappellent toutes qu'il ne s'agit que d'estimations et de tendances. Le nombre d'inscriptions définitif ne sera connu qu'en fin d'année.

"Nous avons encore beaucoup de pré-immatriculations. Par ailleurs, certains étudiants changent de voie au début de leurs études, certains s'inscrivent dans plusieurs universités", précise Géraldine Falbriard, porte-parole de l'UNIL.

Gestes barrières

Cette augmentation des effectifs arrive au pire moment. Avec la pandémie, les hautes écoles doivent précisément limiter le nombre d'élèves sur les campus.

L'UNIL a planché tout l'été pour élaborer un concept de protection et d'enseignement qui mêle les cours à distance et sur le site. L'Université s'est fixée comme objectif d'avoir seulement un tiers des étudiants dans ses locaux.

Un système de jeton de couleur va être mis en œuvre. Il permettra à l'étudiant de savoir quand il peut se rendre physiquement sur le campus pour suivre son cours.

"Nous avons ce système pour les grands auditoires qui peuvent accueillir jusqu'à 600 personnes. Il n'y en aura plus qu'un tiers désormais", précise le vice-recteur Benoît Frund.

Pour les autres cours, spécialement ceux à petits effectifs, une certaine liberté sera laissée aux facultés pour leur permettre d'en tenir un certain nombre en présentiel pour tous les étudiants, sans égard à la couleur de leur jeton.

Des tutos à la maison

Les HES sont, elles, confrontées à l'écueil des travaux pratiques. Impossible d'enseigner la technique de la prise de sang uniquement à distance. La haute école de santé de Genève reconduira une formule hybride qui a fait ses preuves en juin dernier.

"Nous avons développé des tutoriels qui sont des vidéos que les élèves regardent à la maison", explique la directrice Marie-Laure Kaiser. "Nous organisons ensuite des groupes de quatre étudiants et ils peuvent s'exercer. Les élèves sont plus motivés, c'est plus intensif, et ils sont évalués en continu."

Pour les grands cours en auditoire, seule une partie des élèves est présente. L'autre suit la leçon en ligne. Ici aussi, le but est d'éviter des salles de classe et une cafétéria trop chargée.

Céline Fontannaz

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