Si les travailleurs temporaires sont les premiers collaborateurs auxquels les entreprises renoncent, ils sont aussi les premiers à bénéficier de la reprise. Après le semi-confinement, le marché du travail temporaire repart d’ailleurs encore plus vite qu'après la crise financière de 2008.
La construction figure en bonne place parmi les secteurs qui recrutent à nouveau des temporaires, car il faut rattraper le temps perdu pendant la crise sanitaire. Autres secteurs concernés, celui de la logistique, qui doit faire face à la hausse des achats en ligne, ou encore celui de la pharma.
"Le 'V' a été très abrupt, c'est-à-dire qu'il y a eu un ralentissement assez brutal au début des mesures de confinement. Puis, très rapidement, le volume de travail temporaire a augmenté", a confirmé mardi dans La Matinale de la RTS le directeur du groupe Interiman Robin Gordon, une des plus grandes agences suisses de placement, "En cette période, la visibilité est très faible. C'est ce que nous indiquent nos clients. D'où cette préférence de recourir plutôt à du personnel temporaire en attendant de voir quelles sont les tendances à moyen terme".
Cinq fois plus de travail temporaire en 30 ans
S'il réjouit l'économie, ce boom du travail temporaire a plutôt tendance à inquiéter les syndicats, car à chaque crise, les contrats à durée déterminée sont plus fréquents et s’installent durablement. "Cela fait 30 ans qu'on a une augmentation du travail temporaire. On a plus que quintuplé son volume. Cette reprise est peut-être une bonne nouvelle, mais c'est aussi pour nous un signe qu'une partie des emplois se précarisent et se transforment en travail temporaire au lieu de se transformer en emplois fixes", constate Véronique Polito, responsable de la branche du travail temporaire chez UNIA.
Ainsi, selon les agences de placement, les travailleurs temporaires représentent actuellement environ 2,5% de la population active en Suisse.
Sujet radio: Cynthia Racine
Adaptation web: Vincent Cherpillod