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Genève: fumée passive et molosses bannis

Une image qui va bientôt disparaître de la vie genevoise.
Une image qui va bientôt disparaître de la vie genevoise.
Les Genevois ont accepté à 79,2% l'interdiction de la fumée dans les lieux publics. Ils ont aussi dit oui à 65% l'initiative visant à bannir les molosses. La gratuité des transports publics est elle refusée à 67,2%.

Dernier objet soumis au peuple, la création d'une assemblée
constituante pour réviser entièrement la charte fondamentale du
canton a été plébiscité par les votants par 79,2%.

Le taux de participation s'est élevé à 61,6%, un record pour des
objets cantonaux. Même la votation sur la traversée de la rade en
1996 n'était pas arrivée à un tel score (60,1%). En revanche, pour
les objets fédéraux, le taux de participation à Genève a déjà été
plus élevé (par exemple le vote sur l'EEE en 1992).

Fumée désormais interdite

Genève a donc approuvé l'initiative "Fumée passive et santé" et
devient le sixème canton sans cigarette. Les initiants ont réussi
dans leur entreprise de bannir la fumée de tous les lieux publics,
restaurants, bars et discothèques compris.



Les seules exceptions prévues concernent les établissements de
détention, les endroits spécialisés dans la vente de produits
tabagiques et certaines institutions de soins où un sevrage de
tabac peut représenter une contre-indication majeure. Tous les
partis avaient dit oui, sauf les libéraux au nom de la liberté
individuelle.

Les Genevois ont aussi approuvé une
initiative qui faisait moins l'unanimité, celle qui vise
l'interdiction des molosses. Son objectif est simple: bannir de
l'ensemble du canton les chiens d'attaque sous peine de séquestre
et d'euthanasie.



L'interdiction n'est pas rétroactive et ne s'appliquera par
conséquent pas aux 660 molosses qui se trouvent déjà sur le
territoire. Il s'agit ainsi de diminuer le nombre de morsures qui
causent de graves blessures.

Les TPG pas gratuits

Sans surprise, l'initiative sur la gratuité des Transports
publics genevois (TPG) a elle été rejetée. L'objectif de ce texte
issu des communistes visait à limiter le trafic motorisé privé en
dynamisant les transports en commun. Fausse bonne idée, pour les
adversaires. Le prix n'est pas un facteur déterminant dans le choix
des gens. La performance du réseau prime, jugeaient-ils.



Les opposants déploraient aussi l'absence de projet de financement
pour combler le manque à gagner annuel de 160 millions pour les
TPG. La gratuité mènera à un démantèlement certain, estimaient de
leur côté les Verts. Seule A gauche toute! soutenait
l'initiative.



Enfin, les Genevois ont aussi décidé de réviser entièrement leur
Constitution qui date de 1847. Il faudra désormais élire 80
constituants qui auront quatre ans pour mener à bien leurs travaux.
Au final, les électeurs auront encore le dernier mot sur ce texte
fondamental qui fixe les règles du fonctionnement de l'Etat. Seules
l'UDC et A gauche toute s'opposaient à cette révision totale.



swisstxt/boi/tac

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Fumée: entrée en vigueur rapide

Le gouvernement genevois agira rapidement pour que l'interdiction de fumer dans les lieux publics entre en vigueur.

Il planche sur un règlement d'application provisoire qui pourrait être effectif d'ici quelques semaines déjà.

La demande est pressante, a souligné Pierre-François Unger, chef du département de la santé.

Une fois le règlement provisoire adopté, le Grand Conseil devra encore voter une loi d'application, a-t-il encore affirmé.

Concernant les sanctions pour les contrevenants, des discussions au sein du Conseil d'Etat sont en cours.

Il s'agit de définir s'il faut plutôt punir la personne qui allume une clope dans un bistrot ou alors le patron de l'établissement.

Pierre-François Unger a évoqué des amendes d'une centaine de francs.

Le Salon de l'automobile a aussi réagi immédiatement: la 78e édition de la manifestation sera ainsi sans fumée, mais avec des espaces extérieurs fumeurs.

Des sorties vers des espaces extérieurs fumeurs seront aménagés afin de leur garantir le confort habituel.

Molosses: application à discuter

Concernant les molosses, le Conseil d'Etat se dit plutôt satisfait de l'approbation de l'initiative, même s'il avait appelé à un rejet. Ce oui va dans le sens de la politique restrictive sur les chiens mise en oeuvre par le canton, a souligné le conseiller d'Etat Robert Cramer.

Le gouvernement estime que l'initiative n'est pas contradictoire avec la nouvelle loi déjà très contraignante adoptée en juin dernier. Les deux textes devraient à terme se compléter, a-t-il souligné.

Mais il reste encore des incertitudes quant à l'application de l'initiative. Il faudra par exemple définir comment organiser des examens pour les 12'000 propriétaires de chiens de plus de 25 kilos, comme le demande l'initiative. Des discussions avec les initiants devront être menées pour trouver une solution réaliste.

Pierre-François Unger n'a pas pu avancer de date sur une prochaine entrée en vigueur. Comme il s'agit d'une disposition constitutionnelle, le Grand Conseil devra encore l'intégrer dans une loi, a-t-il précisé.

Enfin, le Conseil d'Etat a poussé un soupir de soulagement suite au net refus de l'initiative qui demandait la gratuité des transports publics. Il craignait que cette gratuité n'aboutisse à un démantèlement du réseau.