Après cet incendie, 400 jeunes non accompagnés se retrouvent dans une situation très délicate. En réponse à une demande de l'Allemagne qui préside l'UE, la Suisse s'est dit prête à participer à la prise en charge d'une partie d'entre eux. Ces mineurs sont particulièrement vulnérables et doivent être évacués de toute urgence dans d’autres pays européens.
La Suisse a par ailleurs immédiatement proposé une aide humanitaire sur place. De premiers contacts ont eu lieu avec les autorités grecques dès mercredi matin. Ce vendredi, un avion du Service de transport aérien de la Confédération partira avec près d’une tonne de matériel d’aide.
Appel des villes
Au lendemain de l'appel initial de la Ville de Zurich, Genève et Lausanne ont également demandé jeudi au Conseil fédéral d'organiser "sans délai" une conférence nationale après l'incendie qui a ravagé le camp de réfugiés de Moria, sur l'île grecque de Lesbos.
A l'instar de Zurich, Berne et Lucerne, les deux villes lémaniques ont annoncé qu'elles étaient prêtes à accueillir des personnes de ce camp.
Agir rapidement
"Face à la situation humanitaire dramatique des quelque 12'500 réfugiés qui se trouvaient dans le camp de Moria (...), les villes de Lausanne et de Genève s'associent à l'appel de la Ville de Zurich" lancé jeudi, écrivent-elles vendredi dans un communiqué conjoint.
La Confédération devrait profiter de l'offre faite par ces villes pour agir "rapidement". "La Suisse peut et doit faire plus", affirment-elles.
Majorité en Allemagne et en France
L'Allemagne et la France prendraient en charge chacune 100 à 150 de ces enfants. Ces 400 mineurs non accompagnés ont déjà été transférés en Grèce continentale.
"Ces 400 mineurs sont un premier pas, d'autres suivront", a précisé Hors Seehofer, le ministre allemand de l'Intérieur. Celui-ci souhaite que l'on se focalise sur les familles avec enfants.
jfe avec ats
Une impulsion saluée
Invité de La Matinale ce vendredi, le spécialiste de la question migratoire François Gemenne, chercheur en sciences politiques à l'université de Liège et enseignant à Science Po Paris, salue ces initiatives "venues du bas".
"C'est quelque chose qui me frappe assez systématiquement, explique-t-il. De voir à quel point les voix les plus accueillantes viennent d'en bas, de citoyens ordinaires, de municipalités, d'entités fédérées".
Pour lui, ces voix donnent l'image d'une Europe bien plus accueillante de celle que répercutent les gouvernements nationaux qui font souvent obstacle à la venue de migrants.