Selon ce sondage, réalisé à fin septembre auprès de 500
personnes par l'institut Demoscope pour le "Matin Dimanche" , le
"SonntagsBlick" et "Il Caffè", seuls 15% des sondés veulent
interdire l'assistance au suicide en Suisse.
La majorité (53%) admet l'euthanasie, mais seulement dans des
cas de maladie incurable, et 27% y sont favorables sans
restriction. Par ailleurs, 45% des sondés aimeraient que les
proches aient leur mot à dire, si la personne concernée n'est plus
en état de faire part de ses volontés.
Tourisme de la mort controversé
La question de savoir si des étrangers doivent pouvoir continuer
à venir en Suisse pour bénéficier de l'assistance au suicide est
plus controversée: 54% des sondés sont contre. Les Romands sont
d'un autre avis: 56% tolèrent ce "tourisme de la mort" et 37% le
désapprouvent. "Le Matin Dimanche" rappelle que seuls la Suisse, la
Belgique et les Pays-Bas tolèrent l'euthanasie sous certaines
conditions.
Par ailleurs, une écrasante majorité de sondés (83%) estiment que
seuls les frais courants du "tourisme de la mort" doivent être pris
en compte, alors que 10% seulement ne trouvent pas choquant que
quelqu'un puisse s'enrichir avec ce commerce macabre. L'association
d'aide au suicide Dignitas parle officiellement de frais ne
dépassant pas 3000 francs, selon le quotidien orange.
Pas de loi-cadre
Alors que le ministre de la Justice Christoph Blocher refuse
d'instaurer une loi-cadre au niveau national, la majorité des
sondés (66%) estiment que l'Etat devrait prendre en charge
l'assistance au suicide pour les étrangers, dans des hôpitaux ou
des établissements spécialisés.
Swisstxt/ats/cab
Dignitas sans domicile fixe
Ce sondage a été réalisé alors que l'organisation d'aide au suicide Dignitas rencontre des difficultés en Suisse.
Dignitas est à la recherche d'un nouvel appartement pour accompagner ses clients étrangers dans la mort après avoir dû quitter Zurich début septembre.
L'association s'est installée à Stäfa, où elle a été interdite. Elle s'est d'abord repliée sur l'appartement de son fondateur à Maur (ZH) puis sur un hôtel à Winterthour. Mais elle n'a pas non plus pu y rester.
A Schwerzenbach (ZH), elle s'est ensuite installée pour la première fois dans une zone industrielle. Là encore, la commune lui a interdit de pratiquer.