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Chantier du Gothard: près de 600 grévistes

Les grévistes se sont rassemblées dans la matinée à Faido (TI)
Les grévistes se sont rassemblées dans la matinée à Faido (TI)
La grève lancée sur le chantier du Gothard vendredi à 20h00 s'est achevée samedi à 20h00. Près de 600 travailleurs ont participé au mouvement. Ils protestaient contre le vide conventionnel dans la construction.

La manifestation a accru les tensions entre partenaires sociaux
de la construction. Les syndicats estiment avoir pleinement
mobilisé en bloquant les travaux, alors que les patrons dénoncent
une manipulation.



La protestation marque le début des grèves tournantes au niveau
suisse, a indiqué à l'ATS Jacques Robert, membre du comité de grève
national et de la direction du secteur construction d'Unia.

Grève et assemblées

Selon les syndicats, 600 travailleurs ont participé à la «grève
d'avertissement» qui a touché les cinq sites d'Alptransit de la
NLFA (nouvelle ligne ferroviaire alpine) du Gothard. L'objectif
consistait toujours à protester contre le vide conventionnel dans
lequel le secteur vit depuis le 1er octobre.



Des assemblées se sont tenues samedi à Amsteg (UR) et Faido (TI),
au nord et au sud du tunnel, qui, selon Unia et Syna, ont réuni
respectivement 150 et 200 travailleurs. Le choix du Gothard
comporte une dimension symbolique dans la mesure où il constitue le
plus grand chantier d'Europe, a rappelé Jacques Robert.

Dangers accrus

Les exigences de flexibilité accrue souhaitée par les patrons
comportent une augmentation des dangers pour les travailleurs, a
encore souligné Jacques Robert. La ralliement des mineurs à la
cause prouve la nécessité de maintenir les conditions d'exercice de
la profession.



Selon les syndicats, les mineurs de Sedrun doivent notamment
retourner au travail beaucoup trop vite après les explosions. Ce
qui les expose aux gaz et aux poussières nocifs. Syna et Unia ont
récemment protesté contre la chose, des protestations rejetées par
les employeurs.

D'autres actions

Le mouvement a touché dans un premier temps les sites de Faido,
Bodio (TI) et Amsteg. Les ouvriers de Sedrun (GR) s'y sont joints
samedi à 04h00. Organisés en piquets de grève, les participants ont
bloqué les machines et les entrées de chantier.



Des grévistes se sont par ailleurs retrouvés à Airolo (TI) samedi
après-midi. Ils entendaient rendre hommage aux 177 mineurs morts
lors de la construction du tunnel actuel il y a plus de 125
ans.



La grève de vendredi et samedi représente le premier mouvement dur
de la part des syndicats depuis l'entrée en vigueur du vide
conventionnel. Elle doit être suivie d'une série d'autres actions
ces prochains jours pour marquer le mécontentement des
travailleurs.



Les ouvriers cesseront ainsi le travail pas plus tard que lundi à
Genève, Neuchâtel et Berne. Ils en feront de même le 1er novembre à
Zurich, dans le but d'aboutir à la conclusion d'une nouvelle
convention collective de travail national (CN) pour les quelque
80'000 employés du secteur principal de la construction.



ats/bri/tac

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Vive réaction patronale

La réaction patronale s'est révélée pour le moins vive. La Société suisse des entrepreneurs (SSE) a immédiatement brandi la menace d'une rupture des négociations, dont la prochaine séance est agendée le 5 novembre. A l'instar du groupe Implenia, elle n'a pas vu dans cette grève un mouvement spontané des travailleurs.

La SSE relève même dans un communiqué que «personne n'a fait grève». Ce sont des «fonctionnaires» des syndicats, soutenus par des tiers, qui ont bloqué les sites par des méthodes qualifiées d'»anticonstitutionnelles», empêchant de la sorte les ouvriers qui le souhaitaient de gagner leurs postes.

Pour la SSE, la «faiblesse de la mobilisation» prouve que les dirigeants syndicaux agissent de «manière isolée». Contacté par l'ATS, Renzo Simoni, patron d'AlpTransit Gotthard, a déploré l'utilisation une nouvelle fois du chantier à des fins politiques.

Les syndicats se défendent

«La SSE tente de minimiser l'impact de notre action, comme elle l'a fait à l'occasion de la manifestation nationale de Zurich en septembre», a commenté Jacques Robert.

A ses yeux, il est de bonne guerre que les patrons réagissent ainsi. «C'est tout de même la SSE qui a dénoncé la convention le 23 mai», a-t-il rappelé.