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Débordements à Berne: plaintes et dégâts

Après les heurts de samedi, le Black Block intrigue la presse
Les débordements de samedi dernier à Berne auront des suites
Deux jours après les heurts en marge du rassemblement de l'UDC à Berne, une série de plaintes sont déjà parvenues à la police bernoise. Le montant des dégâts dépasse les 100'000 francs. Et la polémique semble loin d'être close.

La police bernoise demande de fournir des photos ou des films
pour pouvoir poursuivre les auteurs de délits. Elle envisage aussi
une plainte contre les organisateurs de la
contre-manifestation.

Il faudra attendre la fin de la semaine pour chiffrer
précisément les dégâts, mais la facture dépasse d'ores et déjà les
100'000 francs, selon un porte-parole de la police.

Gros dégâts pour Bell

A elle seule, l'entreprise Bell a subi des dégâts à six
chiffres. Un de ses camions a été incendié. Après avoir envisagé de
porter plainte contre la ville de Berne pour non-assistance, elle a
décidé de diriger sa plainte contre inconnu, a indiqué son
porte-parole.



La police précise lundi que sur les 42 personnes interpellées, 11
viennent du canton de Berne, une de France et les autres d'un peu
partout en Suisse. La police enquête notamment pour émeute,
dommages à la propriété, mais aussi pour voies de fait et lésions
corporelles.

Preuves recherchées

Une plainte contre les organisateurs de la contre-manifestation
est en outre à l'étude. Les autorités soupçonnent une violation du
règlement municipal sur les manifestations. Il s'agit désormais de
rassembler le matériel de preuves.



De nombreuses images sont déjà en mains de la police et d'autres
provenant de médias et d'Internet sont à disposition. La police est
intéressée aux films ou photos pris par des tiers non impliqués de
manière à pouvoir poursuivre les infractions, a expliqué un
porte-parole.



Par ailleurs, les huit personnes hospitalisées ont pu rentrer chez
elles. Au total, 21 personnes ont été blessées, dont 18 policiers.
Certains policiers ont été aspergés par un liquide, qui s'est
finalement révélé moins dangereux que redouté initialement.

Euro 08: pas d'inquiétudes

Les échauffourées de samedi à Berne suscitent aussi des craintes
pour la sécurité lors l'Euro 2008. Les responsables du Championnat
d'Europe de football restent toutefois confiants. Les
manifestations de samedi ne peuvent pas être comparées à des
événements sportifs comme l'Euro, selon la porte-parole pour la
section sécurité de la manifestation.



Les organisateurs de l'Euro ont davantage de temps pour se
préparer, rappelle-t-elle. De plus, ils disposent d'instruments,
comme par exemple la banque de données des hooligans, pour retirer
préventivement de la circulation des éléments perturbateurs.



Le directeur de la police bernoise Stephan Hügli ne veut pas non
plus comparer ces deux genres de manifestation. Lors de l'Euro, il
y aura jusqu'à quatre fois plus de policiers que samedi, a-t-il
expliqué dimanche soir sur SF DRS.



agences/boi

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Policiers suffisants

L'engagement des forces de police est critiqué par les policiers eux-mêmes. Le président de l'Union des polices du canton de Berne, Markus Meyer, reproche à la direction de ne pas avoir prévu assez d'effectifs.

Lorsqu'un match important se déroule à Berne, tout le concordat des polices du nord-ouest est déployé, explique-t-il. Samedi en revanche, seuls les polices cantonales de Berne, Argovie et Bâle-Campagne ont été appelées à l'aide.

En raison du dispositif insuffisant et du manque d'effectifs, la police de Berne a fait mauvaise figure, regrette-t-il. Le responsable base ses critiques sur des témoignages de policiers et sur ses propres observations.

Thomas Jauch, porte-parole de la police municipale bernoise, réfute la critique qui veut que les policiers soient plus nombreux lors de matches de foot. "Il y a eu des rencontres de Champion's League assurées par moins de monde", dit-il.

Le nombre de policiers engagés samedi reste confidentiel, mais Thomas Jauch reconnaît qu'ils n'étaient pas assez. "Il y a eu tellement de foyers de violence qu'un groupe de casseurs a pu se rendre sur la Place fédérale sans être vu par la police."

Les forces de l'ordre ont supposé à tort que les fauteurs de troubles se déplaceraient en un ou deux groupes, selon lui. Il s'agit désormais de tirer des leçons.

De son côté, Samuel Schmid s'est dit "quelque peu étonné" lundi que la police bernoise ait autorisé son parti à défiler en ville de Berne. Un simple rassemblement sur la Place fédérale aurait été plus facile à gérer.

Suite chez les Verts

Les Verts Liste libre du canton de Berne, membres des Verts suisses, demandent à ces derniers d'exclure de leurs rangs Daniele Jenni, l'organisateur de la contre-manifestation à l'UDC samedi. Ses déclarations sont inacceptables, selon eux.

Ils exigeront de la prochaine assemblée des délégués des Verts suisses d'exclure le conseiller de ville écologiste bernois. Les Verts Liste libre critiquent les déclarations de Daniele Jenni, co-organisateur de la contre-manifestation, selon lesquelles on est parvenu à montrer qu'une opposition à l'UDC était possible. "Déplacé", jugent les Verts.