Un rapport remet en question le traitement des violences sexistes par les médias romands
Le traitement des violences sexistes par les médias romands laisse à désirer, selon un rapport de l’institut DécadréE. Obtenant une note inférieure à la moyenne, la presse, les télévisions et les sites internet font partie des plus mauvais élèves. Sur une échelle de 1 à 6, ces derniers n'obtiennent que 3,5.
Même si les médias ont fait mieux sur la période analysée qu'un an auparavant, ces résultats restent clairement "insuffisants", comme le souligne l'autrice du rapport Valérie Vuille. "Il reste du chemin à faire, mais nous constatons une prise de conscience", indique-t-elle dans le 12h45.
Entre février 2019 et février 2020, l'institut spécialisé dans la recherche et la formation sur l'égalité dans les médias a étudié 11 rédactions romandes, dont RTS info, selon 12 critères différents, comme la forme des publications, la description des violences et les éléments de sensibilisation.
Conclusions du rapport
Le rapport révèle notamment que 40% des articles contiennent des mythes qui contribuent à justifier les violences sexistes ou, autrement dit, à minimiser ce que l'on nomme la "culture du viol". Un article par semaine véhiculerait ce type d'informations. Il existe cependant de moins en moins d'articles tendant à excuser les auteurs de crime sexiste, selon Valérie Vuille.
DécadréE constate également que les viols sont les violences les plus médiatisées, loin devant les féminicides ou le harcèlement de rue. Ce qui contribuerait à rendre invisibles ces autres cas de violences. Ils se retrouvent d'ailleurs surtout dans les rubriques faits divers et moins dans les rubriques société ou santé.
Enfin, selon les autrices de l'étude, seuls 26% des articles étudiés mentionnent des ressources d'aide pour les victimes. Il s'agit là, pour DécadréE, d’autant d'occasions manquées de prévention.
Point d'appui à un projet de sensibilisation
Ce rapport va servir de point d'appui dans le cadre d'un nouveau projet lancé par l'institut, soutenu par la Ville de Genève et le Bureau de l'égalité du canton de Vaud. Ce projet durera trois ans et visera à sensibiliser les médias, avec eux, au traitement des violences sexistes.
Raphaël Leroy/fgn