La grippe saisonnière alterne constamment entre les deux hémisphères, et circulait donc dans le sud durant la pandémie. Or, cette année, son incidence est inférieure aux niveaux saisonniers habituels. La courbe a plongé en mars-avril et s’est stabilisée pratiquement à zéro, selon les données de l'Organisation mondiale de la Santé, qui se base sur les données des pays qui déclarent les cas.
L'une des hypothèses principales pour expliquer ce phénomène est l'adoption mondiale des gestes barrières face au coronavirus, car la grippe se transmet de manière identique, via les gouttelettes, ou lorsque le virus se dépose sur les surfaces.
Mais d'autres facteurs peuvent être avancés. Selon Ana Rita Gonçalves, biologiste au Centre suisse d’Influenza, certains pays se sont focalisés sur la détection du Covid-19 et ont moins testé la grippe, par manque de matériel ou de personnel.
La prudence est de mise
Elle observe cependant que le niveau de grippe est faible même dans les régions où il y a eu beaucoup de tests, comme l’Australie. Ainsi, l'effet pourrait être le même chez nous à l'arrivée de l'hiver.
Le centre Influenza se prépare quand même, par prudence, à une année normale. Mais on pourrait bien avoir une saison de grippe plus calme si la protection sanitaire actuelle est maintenue.
Pas suffisamment toutefois, selon le centre Influenza, pour se passer du vaccin contre la grippe, qui est prêt depuis février et qui a pour fonction très importante de protéger les personnes à risque, les mêmes que pour le coronavirus. Le vaccin permet aussi de décharger les hôpitaux et d'éviter certaines complications sociales comme le port du masque ou le semi-confinement.
Alexandra Richard/jop