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Première journée nationale de la seconde main en Suisse

Les vêtements de seconde main sont de plus en plus populaires. [RTS]
L'invité du 12h30 - Nils Moussu présente le Second Hand Day / L'invité du 12h30 / 8 min. / le 18 septembre 2020
Les articles de seconde main sont bien souvent perçus comme sales ou en mauvais état, quand bien même l'achat de tels articles permettrait de réduire les émissions de CO2. L'événement "Secondhand day, pour une économie sans gaspillage" veut faire évoluer les mentalités.

L'opération "Secondhand day", qui a lieu pour la première fois ce samedi, vise à mieux faire connaître cette consommation durable. Invité du 12h30, Nils Moussu, collaborateur scientifique au Mouvement suisse pour l'économie circulaire et chargé de cours à l'UNIL, explique le projet de cette journée de la seconde main.

En Suisse, le recyclage est déjà bien présent dans le quotidien des habitants, souligne Nils Moussu. L'objectif de "Secondhand day" est donc d'aller plus loin. "L'idée, c'est de se placer avant le recyclage, et donc de prolonger la vie des produits", explique-t-il.

Cela permet de réduire considérablement les émissions de CO2 dans la production et dans le recyclage des biens.

>> Le site de l'événement: Secondhand Day national

Réutiliser mieux que recycler

Dans le concept de l'économie circulaire, réutiliser permet de garder la fonction première de l'objet. "On ne repasse pas par l'étape de la matière, cela évite des opérations que le recyclage requiert, qui sont potentiellement intensives en énergie", complète Nils Moussu. L'économie circulaire cherche donc à donner "une deuxième, une troisième voire une quatrième vie" aux objets, afin de repousser l'étape du recyclage.

Une étude récente montre que les achats de produits neufs, en Suisse, représentent 50 milliards de francs chaque année, contre 1 milliard pour les achats de seconde main, soit 2% du commerce de détail.

Nils Moussu insiste aussi sur le fait que le commerce de seconde main n'est pas constitué que de transactions, mais également de troc ou des dons d'objets qui ne sont plus utilisés. "C'est difficile à évaluer, mais il y a encore une bonne marge de manoeuvre", estime-t-il.

La journée du 26 septembre vise également à mettre en valeur les différents acteurs du commerce de seconde main en Suisse - des magasins, des plateformes en ligne, des groupes Facebook ou même des particuliers. Pour ce faire, les différents "circular heroes" peuvent organiser des activités ou des événements durant cette journée pour inciter les passants à venir chez eux.

>> L'interview de Nils Moussu dans l'émission On en Parle :

Privilégier la seconde main plutôt que d’acheter du neuf est un réflexe toujours plus courant pour certains consommateurs. [Depositphotos - nito103]Depositphotos - nito103
La toute première journée nationale de la seconde main / On en parle / 7 min. / le 25 septembre 2020

Initiatives en Suisse romande

La Suisse romande est moins avancée que la Suisse alémanique en matière de seconde main et de réparation. Pourtant, plusieurs initiatives voient le jour depuis un certain temps, comme les sites de réparation à Genève, Lausanne et Neuchâtel. La Fédération romande des consommateurs promeut elle aussi quelques initiatives pour promouvoir cette économie circulaire.

Au niveau politique, plusieurs interventions parlementaires attirent l'attention sur la durée de vie des produits, dans le but de protéger l'environnement et les ressources naturelles.

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