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Ueli Maurer quitte la présidence de l'UDC

Ueli Maurer, tout sourire, peu après l'annonce du triomphe UDC
Ueli Maurer a passé onze années à la tête du parti agrarien
Ueli Maurer se retirera de la présidence de l'UDC en 2008, a-t-il annoncé vendredi devant les médias à Zurich. Le Zurichois a passé onze ans à la tête du parti.

A 57 ans, Ueli Maurer quitte la direction de la formation la
tête haute. Depuis qu'il a été élu président de l'UDC en janvier
1996, son parti a doublé sa force électorale, passée de 14,9% aux
élections de 1995 à 29% à celles de 2007. Ueli Maurer est le
candidat de l'UDC au 2e tour de l'élection au Conseil des Etats le
25 novembre à Zurich. Au 1er tour, il s'est placé en seconde
position derrière Felix Gutzwiller (PRD), le seul candidat élu
dimanche.

Parallèlement, le secrétaire général de l'UDC Suisse Gregor Rutz
a également annoncé sa démission pour le début de l'année
prochaine. En poste depuis le 1er avril 2001, il a décidé de
travailler pour l'économie privée. Dans un communiqué, l'UDC
précise que, de ce fait, Gregor Rutz ne sera pas candidat au poste
de chancelier de la Confédération le 12 décembre. Son poste sera
vraisemblablement mis au concours dans les prochaines semaines.

La succession

Le St-Gallois Toni Brunner et le Bernois Adrian Amstutz
pourraient être candidats à la succession d'Ueli Maurer à la
présidence de l'UDC suisse. Le stratège du parti, Christoph
Mörgeli, a mentionné ces deux noms lundi sur la radio DRS. Dans un
communiqué publié vendredi, la direction de l'UDC indique qu'elle
prendra en main début 2008 la question de la succession à la tête
du parti.



Le conseiller national et paysan Toni Brunner (33 ans) est
actuellement vice-président de l'UDC. Il a réalisé le meilleur
score lors de l'élection au Conseil des Etats dimanche à St-Gall.
Au second tour de cette élection, il sera opposé aux deux
conseillers aux Etats sortants Erika Forster (PRD) et Eugen David
(PDC). Adrian Amstutz (54 ans) est entrepreneur. Il a été élu au
Conseil national pour la première fois en 2003.

Blocher regrette mais comprend

Le conseiller fédéral Christoph Blocher regrette la démission
annoncée du président de l'UDC. Il juge toutefois la décision
compréhensible, a expliqué vendredi à l'AP Livio Zanolari,
porte-parole du Département fédéral de justice et police
(DFJP).



Ueli Maurer a toujours fait preuve de beaucoup d'engagement et a
vu ses efforts couronnés de succès. Un retrait en début de
législature dénote par ailleurs le sens des responsabilités. Avant
même les élections fédérales, Ueli Maurer avait fait part de sa
décision à un petit cercle de personnes auquel appartient Christoph
Blocher.

Un choix stratégique

Changer une direction de parti qui gagne constitue une prise de
risque. Mais en le faisant aussitôt après les élections, l'UDC se
donne 4 ans pour relancer la machine et rester dans une position de
force, analyse un politologue. L'UDC planifie son avenir, relève
Andreas Ladner, professeur à l'Idheap.



"Cela m'étonnerait que la relève ne soit pas prête". Repérées, les
personnalités sont peu à peu intégrées aux postes clés et aux
prises de décisions. Les autres partis n'ont pas les mêmes
possibilités que l'UDC: "quand on perd continuellement, un départ
n'est qu'une réaction à une défaite".



ats/hof

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Pas une surprise

La démission d'Ueli Maurer ne constitue pas une surprise pour les autres partis gouvernementaux et pour les Verts, qui préfèrent ne pas prendre position sur sa succession à la tête de l'UDC.

Selon Pierre-Yves Maillard, «cela ne change rien, car le vrai président est Christoph Blocher». Le vice-président du Parti socialiste a néanmoins concédé à Ueli Maurer des «succès certains».

Cette démission n'est pas vraiment étonnante, car Ueli Maurer était en place depuis longtemps, a quant à lui estimé Dominique de Buman, vice-président du PDC. Cette annonce lui permet d'éviter l'éventuel reproche de vouloir cumuler le Conseil des Etats, plus astreignant que le National, et la présidence du parti.

Cette décision était attendue, a affirmé de son côté Guido Schommer. En se focalisant sur le second tour de l'élection aux à Zurich, Ueli Maurer donne le signal qu'il veut se concentrer sur la défense des intérêts du canton, estime le secrétaire général du PRD.

Ueli Maurer annonce sa démission maintenant parce que cela augmente ses chances d'élection au deuxième tour au Conseil des Etats, indique pour sa part Ruth Genner. La présidente des Verts estime que Ueli Maurer a eu un grand succès avec l'UDC, mais en menant une politique défavorable à la Suisse du point de vue de l'Europe, défavorable aussi pour les naturalisations des jeunes, pour l'environnement, les minorités et les pauvres.

"TéléBlocher": pas de procédure de l'OFCOM

L'OFCOM ne lancera pas de procédure de surveillance contre les télévisions locales diffusant la série d'émissions "Bundesrat Christoph Blocher im Gespräch mit Dr. Matthias Ackeret". Ces chaînes n'ont en effet pas été parrainées.

L'Office fédéral de la communication n'a toutefois pas vérifié si ces émissions enfreignaient des dispositions en matière de programme, en particulier les principes de la présentation des événements et de la diversité. Cette démarche relève de l'Autorité indépendante d'examen des plaintes (AIEP), qui se prononce si une plainte est déposée, a indiqué vendredi l'OFCOM.