Le bras de fer entre les socialistes et les Verts libéraux n'a
pris fin que vendredi après-midi. Chantal Galladé (34 ans) a
annoncé devant les médias qu'elle se retirait de la course pour
"servir son canton et une cause supérieure". Elle estimait que les
luttes politiques n'avaient plus leur place et qu'il était temps de
prendre une "décision politiquement raisonnable".
Psychodrame d'une semaine
Quelques heures plus tôt, Verena Diener (58 ans) annonçait
qu'elle maintenait sa candidature. "Une grande partie de la
population ne se retrouve pas dans la polarisation gauche-droite de
Chantal Galladé et Ueli Maurer", a expliqué l'ex-ministre
zurichoise. A ses yeux, elle-même représente une "véritable
alternative".
Entre lundi et mardi, le PS et les Verts libéraux ont tenté en
vain de s'entendre sur une candidature unique, pressés par les
Verts, le PDC et le PEV qui avaient eux-mêmes retiré leurs
candidats. Une évaluation par un politologue a même été envisagée,
puis rejetée, apparemment suite au refus du PS.
Mercredi, Chantal Galladé avait annoncé qu'elle restait en lice.
Les Verts libéraux s'étaient donnés encore le temps de réfléchir
jusqu'à vendredi. Pendant cette courte semaine, les deux candidates
ont été, disent-elles, inondées de manifestations de soutien.
Analyse différente
Les deux partis ont analysé chacun à leur manière les résultats
de dimanche. Le PS s'est appuyé sur le score "excellent" de Chantal
Galladé, qui a devancé Verena Diener de 10'300 voix.
La conseillère nationale socialiste est aujourd'hui encore
convaincue que si le centre-gauche avait resserré les rangs, elle
aurait pu décrocher le deuxième siège de Zurich au Conseil des
Etats. Représentant la jeune génération et les citadins, elle
pensait pouvoir compter sur le soutien de toute la gauche ainsi que
sur celui de nombreux radicaux et démocrates-chrétiens.
Les Verts libéraux eux estiment que Chantal Galladé a épuisé son
potentiel de voix au premier tour, contrairement à Verena Diener.
Se basant sur une analyse de l'office cantonal des statistiques, le
co-président du parti Martin Bäumle a expliqué vendredi que Verena
Diener est la candidate qui, au premier tour, a ratissé le plus
large hors de son parti.
ats/hof/kot
Large soutien pour Verena Diener
Verena Diener est la seule capable de rassembler suffisamment d'électeurs au second tour pour barrer la route à Ueli Maurer, pensent les Verts libéraux.
Dans un face à face avec le président de l'UDC, l'ancienne conseillère d'Etat zurichoise a "mathématiquement entre 60 à 80% de chances", selon Martin Bäumle.
Verena Diener part désormais dans une situation confortable: elle bénéficie du soutien du PDC, du PEV, des Verts et du PS, qui ont loué vendredi le courage politique de Chantal Galladé.
"Déçus et fâchés", les socialistes zurichois font le poing dans leur poche. "Ce n'est pas dans notre intérêt qu'Ueli Maurer entre au Conseil des Etats", a dit le président Martin Naef.
Verena Diener peut vraisemblablement aussi compter sur les voix de nombreux électeurs radicaux. La décision tactique du PRD de s'allier à l'UDC a déplu à beaucoup, en particulier aux Femmes radicales.
La Verte libérale est arrivée en quatrième position dimanche dernier, derrière Felix Gutzwiler, Ueli Maurer et Chantal Galladé.
SG: PDC et PRD unis contre l'UDC
Démocrates-chrétiens et radicaux saints-gallois ont appelé jeudi leurs électeurs à accorder un soutien réciproque à leurs deux candidats sortants au 2e tour de l'élection au Conseil des Etats le 25 novembre.
Le démocrate-chrétien Eugen David et la radicale Erika Forster entendent faire barrage à la candidature de l'UDC Toni Brunner.
Ce dernier était arrivé en tête de l'élection le 21 octobre dernier avec 61'648 voix, devançant de 2160 voix Eugen David et de 6190 voix Erika Forster.