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Trois ans de prison requis contre Jérôme Valcke dans l'affaire FIFA

Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, et son avocat à Bellinzone (TI). [Keystone - Francesa Agosta]
Le procès FIFA a repris au Tribunal pénal fédéral à Bellinzone / Forum / 1 min. / le 22 septembre 2020
Le Ministère public de la Confédération a requis mardi une peine de 36 mois de prison contre Jérôme Valcke. Il ne s'est pas opposé à l'octroi du sursis partiel pour l'ancien secrétaire général de la FIFA et ses deux coaccusés.

Le Procureur fédéral Joël Pahud a estimé que Jérôme Valcke a trahi à quatre reprises la confiance très élevée placée en lui par la FIFA. Il a ainsi violé des règles qu'il avait lui-même contribuées à mettre en place.

En outre, il s'est laissé corrompre trois fois, "faussant la concurrence" pour un montant de l'ordre de 789 millions. Des actes dictés par un train de vie de "cigale", selon ses propres termes.

"Fautes graves"

Il lui est reproché d'avoir sollicité en 2003 l'aide de Nasser Al-Khelaïfi, également président de beIN Media pour acheter une luxueuse villa en Sardaigne, au moment où beIN négociait la prolongation de ses droits de diffusion en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour les Mondiaux de foot de 2026 et 2030.

Ces fautes sont graves, a souligné le Parquet, qui a toutefois minimisé l'accusation de faux dans les titres commis en faveur de sa société Sportunited. Le procureur a jugé aussi que sa collaboration a laissé à désirer et que l'exposé de sa situation financière n'est pas convaincant.

Le Parquet considère cependant que Jérôme Valcke a payé un prix personnel important et qu'il s'agit là d'un facteur atténuant. Il "a souffert professionnellement au cours de ces dernières années. Il n'a pas retrouvé de travail après la FIFA", a reconnu le procureur.

"Appât du gain"

Contre Nasser Al-Khalaifi, "personnalité-phare du football", le Procureur fédéral a demandé à la Cour des affaires pénales de prononcer une peine de 28 mois avec sursis partiel pour incitation à gestion déloyale aggravée.

Le président du Paris St-Germain a "foulé aux pieds les règles éthiques élémentaires", a souligné le procureur, en "agissant par appât du gain" pour son groupe de médias. L'accusation a aussi relevé son absence de collaboration et son "mépris de la justice" durant l'instruction et les débats.

Contre le troisième prévenu, un homme d'affaires grec, la réquisition est de 30 mois, toujours avec sursis partiel, pour instigation à gestion déloyale aggravée et corruption active. L'accusation a relevé que ce dernier n'a pas souffert de ses actes et qu'il a poursuivi le développement de ses activités en matière de droits de diffusion. En outre, il ne s'est pas présenté aux débats malgré plusieurs convocations.

Le verdict devra être rendu avant la fin du délai de prescription en novembre.

ats/jop

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