Un certain nombre de protestataires ont été conduits au poste. Auparavant, une trentaine de manifestants avaient quitté d'eux-mêmes la place. L'évacuation s'est déroulée dans le calme, a déclaré le porte-parole de la police bernoise Christoph Gnägi lors d'un point de presse. Personne n'a été blessé, indiquent aussi les activistes.
Ces derniers ont toutefois critiqué la décision des autorités municipales de faire vider les lieux. "Une protestation urgente et légitime a été empêchée, car les puissants de ce monde ne veulent pas entendre notre message", a déclaré Frida Kohlmann, membre du collectif Climate Justice.
La ville de Berne a été surprise dans la nuit de dimanche à lundi par un camp monté en vitesse par plusieurs centaines de militants sur la Place fédérale. Leur but était de faire pression et d'inciter les milieux politiques à s'engager davantage en faveur du climat. Les Chambres fédérales ont elles insisté sur l'interdiction en vigueur depuis 1925 de manifester sur la place pendant les sessions parlementaires.
Alternatives proposées
La municipalité a proposé à plusieurs reprises aux activistes de déplacer leur camp, ce qu'ils ont refusé. Mardi soir, ils ont laissé passer un dernier ultimatum pour évacuer les lieux sur une base volontaire. La ville a alors demandé à la police d'intervenir.
Vers 02h00, la police a déployé de gros moyens et a bouclé la Place fédérale. Elle a ensuite appelé la centaine de manifestants restants à quitter les lieux. Une trentaine de personnes ont obéi mais ont dû laisser leurs données personnelles.
A 03h30, la police a procédé à l'évacuation et le sit-in a été dispersé. Les manifestants offraient de la résistance passive et se sont laissé emporter par les agents. Certaines personnes enchaînées à des objets ont été détachées au moyen de sécateurs. Parallèlement à l'évacuation des manifestants, la police a démantelé les infrastructures. Elle a démoli les tentes et enlevé du matériel.
"Pas un crime"
Pendant toute l'opération, les manifestants ont chanté et scandé "La protection du climat n'est pas un crime". "Nous n'abandonnerons jamais. On reste là", avance une militante citée dans un communiqué diffusé dans la nuit.
Les manifestants indiquent également que la pétition en ligne "Le camp climat a le droit de rester!#RiseupForChange", adressée à la ville de Berne et au Conseil national, a récolté plus de 17'000 signatures.
Soulagement
Interrogé dans l'émission Forum, le maire de Berne Alec Von Graffenried, membre des Verts, s'est déclaré "soulagé" d'avoir pu régler la situation: "on nous a reproché d'être trop lent, mais on a réglé à la façon bernoise, c'est-à-dire avec un dialogue pour trouver de meilleurs solutions. Maintenant la situation est calme et rétablie".
Revenant sur l'interdiction de manifester sur la place pendant les sessions, Alec Von Graffenried a relevé que c'était une loi communale et que c'était donc à la Ville de régler la situation: "le but: donner à la Place fédérale une ambiance d'ouverture à tous, hors session comme en session tout en protégeant les chambres fédérales".
nr avec l'ats