Le 7 avril 2019, le 19h30 diffusait une enquête de sa journaliste Cécile Tran-Tien sur les risques liés aux armes imprimables en 3D. Conçu par un Américain, le Liberator est un pistolet en plastique, dont les plans peuvent être facilement téléchargés afin de réaliser les pièces nécessaires à sa construction à l'aide d'une imprimante 3D. La justice américaine a tenté d'enrayer le phénomène.
Mais comme l'a démontré l'enquête du 19h30, il était encore possible, au printemps 2019, de télécharger ces plans et de faire imprimer les pièces de l'arme en Suisse. Le montage étant aisé, tout un chacun pouvait se procurer un pistolet parfaitement fonctionnel, à moindre frais et hors de tout contrôle.
Suite à ce reportage, le Ministère public genevois a ouvert une instruction pénale et condamné Cécile Tran-Tien à 60 jours-amende avec sursis pour infractions à la loi sur les armes. "Cette décision nous inquiète au plus haut point. Le travail irréprochable de notre journaliste a permis d'alerter le public sur les dangers de cette nouvelle technologie", explique Bernard Rappaz, rédacteur en chef de l'Actualité TV/multimédia.
"Intérêt public prépondérant"
"La justice ne peut ignorer l'intérêt public prépondérant qui motive la démarche journalistique du 19h30", poursuit Jamil Soussi, avocat de la RTS. "Cécile Tran-Tien n'a pas agi dans le but de violer la loi, mais de la sauvegarder", poursuit l'avocat, qui plaidera l'acquittement.
Cette affaire rappelle l'enquête sur le "double vote", pour laquelle un journaliste de la RTS avait d'abord été condamné avant d'être acquitté par le Tribunal fédéral en avril 2018. Le journaliste Joël Boissard avait alors démontré qu'il était possible de voter deux fois à Genève en vertu d'une faille du système. Les juges de Mon-Repos avaient reconnu que la démarche du journaliste visait à "s'assurer, et au besoin à protéger, le bon fonctionnement de l'institution démocratique."
nr