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La Suisse veut vacciner davantage la population contre la grippe

Les autorités veulent vacciner davantage pour la grippe saisonnière cette année. [Keystone - Christian Beutler]
Faut-il se faire vacciner contre la grippe cette année en particulier? / La Matinale / 3 min. / le 24 septembre 2020
A l'aube de l'arrivée de la grippe en Suisse et en pleine pandémie de Covid-19, la Confédération et les cantons plaident pour une plus large vaccination de la population contre la maladie saisonnière. Des doses supplémentaires seront livrées.

La grippe circule actuellement dans l'hémisphère sud, où elle est au-dessous des niveaux saisonniers. Les données récoltées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) indiquent que la courbe a plongé lors des mois de mars et avril et qu'elle s’est ensuite pratiquement aplatie à zéro. Une saison plutôt calme n'est pas non plus exclue en Suisse, selon le centre Influenza qui surveille l'évolution de la grippe.

Les gestes barrières contre le coronavirus expliquent en grande partie le taux anormalement bas enregistré dans plusieurs parties du globe. Avec les masques, la désinfection et la distance sociale, la population serait mieux protégée.

Doses supplémentaires

La volonté des autorités suisses est pourtant de vacciner davantage cette année. La Confédération a même encouragé la production d’une plus grande quantité de vaccins et vise entre 400'000 et 600'000 doses supplémentaires, qui seront livrées plus tard.

"Les vaccins habituellement prévus pour le marché suisse, soit les 1,2 million de doses qui ont déjà été complètement commandées, vont être livrées entre fin septembre et mi-octobre. Par contre, il n'y a pas de garantie que les doses supplémentaires soient sur le marché avant novembre ou décembre", indique Virginie Masserey, cheffe du contrôle de l'infection à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), dans La Matinale.

Cela ferait au total pour cette saison 1,6 à 1,8 million de doses pour la Suisse, soit environ 20% de la population. Habituellement, peu de personnes se vaccinent contre la grippe. A Genève, par exemple, les chiffres se situent entre 5% et 8% de la population.

Délester le système de santé

Cette année, les cantons et la Confédération espèrent augmenter la proportion de personnes vaccinées contre la grippe saisonnière. Les gestes barrières ne sont pas un filtre absolu.

Par ailleurs, les scientifiques ne savent pas si la grippe et le Covid-19 vont rivaliser ou s'ils vont s’associer et augmenter les risques de décès. L'idée est donc d’éviter la co-infection.

De plus, les deux virus réunis pourraient peser sur le système de santé. Comme beaucoup de symptômes sont communs, cela évite de faire plein de tests Covid à des personnes qui auraient en fait la grippe.

Priorité pour les personnes à risque

Le nombre de doses disponibles ne permettra en tout cas pas de vacciner tout le monde contre la grippe en Suisse. Et ce n'est pas le but. Comme chaque année, la recommandation est de vacciner en priorité les personnes à risques (personnes de plus de 65 ans, femmes enceintes, prématurés jusqu'à 2 ans et personnes souffrant de maladies chroniques) et leur entourage.

Dans un premier temps, l'OFSP ne va pas limiter l'accès au vaccin contre la grippe. Mais si les doses venaient à manquer, il prévoit d'imposer des critères plus stricts: le deuxième lot - les doses supplémentaires - serait exclusivement réservé aux personnes à risque.

A Neuchâtel, on a même anticipé: un système est déjà en place pour prioriser la distribution des vaccins. "Nos informaticiens nous proposent un système d'agenda où par exemple une composante comme l'âge de la personne entre en compte. Si elle fait partie d'un groupe à risque, on va lui proposer des rendez-vous plus vite que quelqu'un qui serait jeune et en bonne santé", explique le médecin cantonal Claude-François Robert.

A Neuchâtel, les actuels centres de tri pour le Covid-19 seront aussi utilisés pour les vaccins contre la grippe. Une façon de tester, à petite échelle, le fonctionnement du système, en prévision d’un éventuel vaccin contre le coronavirus.

Alexandra Richard/gma

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