A l'exception du Valais, d'où est originaire la ministre de la Défense Viola Amherd, tous les cantons latins ont dit non à l'acquisition des nouveaux avions. Comme avec le Gripen, le plus grand rejet à l'acquisition des nouveaux avions est venu du Jura avec 68,6% de refus.
Genève vient ensuite avec 62,8% de non, puis Neuchâtel avec 61,6%, Vaud 58,9%, Fribourg 54,3%, le Tessin 52,8%. Les Valaisans ont en revanche accepté l'arrêté par 52% des voix.
En Suisse alémanique, seuls Bâle-Ville (63,34%) et Bâle-Campagne (50,3%) ont refusé l'enveloppe comme ils l'avaient fait lors de la votation de 2014. A Berne, le score est plus net avec 51,4% de voix favorables. Le Jura bernois a néanmoins voté comme la majorité des Romands en refusant à raison de 60,1%. La palme du oui revient à Nidwald avec 65,7%, suivi de Schwyz (62,7) et d'Obwald (62,3%).
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Pas un chèque en blanc
Le oui du peuple à l'acquisition de nouveaux avions de combat n'est pas un "chèque en blanc", estime la ministre de la Défense Viola Amherd. La transparence continuera à être de mise dans la procédure d'achat de ces appareils, a-t-elle promis dimanche à l'issue de la votation.
Des évaluations sont en cours et quatre modèles sont examinés, a rappelé Mme Amherd. Tous les avions sont encore dans la course. Il s'agit du Rafale du français Dassault, de l'Eurofighter de l'européen Airbus et des deux avions américains, le Super Hornet de Boeing et le F-35A de Lockheed-Martin.
Il faut désormais expliquer mieux et davantage la situation aux Suisses romands qui ont été nombreux à rejeter l'enveloppe de six milliards de francs, a ajouté la conseillère fédérale.
Une incertitude au goût amer
Dans l'attente des résultats, les camps du oui et du non ont été sur des charbons ardents. Cette longue incertitude a eu un goût "amer", pour Gianni Bernasconi, vice-président de la Société suisse des officiers.
"Nous étions sûrs que nous avions mené une campagne qui allait motiver facilement les Suisses, cela n'a pas été le cas apparemment", a-t-il dit sur la RTS. Soulagé, il relève que le "oui signifie une sécurité aérienne pour la population; cela n'est pas seulement un signal fort pour l'armée". Même s'il s'agit d'un oui du bout des lèvres, "c'est un oui quand même".
Ce score serré a été qualifié de "surprenant" par le nouveau président de l'UDC, le Tessinois Marco Chiesa, sur la RTS. "Sans avion de combat on ne pourrait pas défendre notre espace aérien, ni mettre toutes les pièces du puzzle ensemble. Cela aurait voulu dire que l'on perdait de notre souveraineté."
Ecart avec les sondages
Lorenz Hess (PBD/BE) s'est dit également surpris par ce vote extrêmement serré au vu des sondages. "Il était clair que nous n'allions pas réaliser un score fracassant en ces temps économiquement difficiles", a-t-il déclaré sur Blick TV. "Mais nous n'aurions pas pensé que nous passerions soudainement de 58% à 50,1%."
Pour Josef Lang, membre du GSsA, ce score serré est une surprise. "Nous pensions faire 40-45%, mais pas 50%. Cela montre qu'une grande partie de la population suisse ne croit pas que les avions de combat sont une vraie réponse aux dangers." Le non relativement clair de la Suisse romande a pesé de tout son poids sur le scrutin national, a relevé l'ancien conseiller national (Vert/ZG). Mais cela n'aura pas suffi.
Pour le chef du groupe socialiste aux Chambres fédérales Roger Nordmann (PS/VD), même avec ce oui, "il est exclu d'acheter les F-35 américains, qui sont les plus chers", a-t-il dit à la RTS.
nr avec ats
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