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Début du procès des ex-dirigeants de la BCV

Les ex-patrons de la BCV sont accusés d'avoir falsifié les comptes
Les ex-patrons de la BCV sont accusés d'avoir falsifié les comptes
Les parties ont lancé leurs premières passes d'armes lundi à l'ouverture du procès des ex-dirigeants de la BCV. Pour répondre aux requêtes de la défense, le tribunal a suspendu le procès jusqu'à mardi.

Les avocats des six accusés, le Parquet et les deux parties
civiles (l'Etat de Vaud et la Banque cantonale vaudoise) ont
observé un premier tour de chauffe avant d'entrer,
vraisemblablement mardi, dans le vif du sujet. Des échanges souvent
enlevés ont donné un avant-goût des débats qui occuperont la Cour
durant les cinq prochaines semaines.

Jean-Claude Mermoud présent

Ce premier round d'observation s'est déroulé sous l'oeil du
conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud, en charge du dossier de la
BCV, venu accompagner lundi les deux avocats de l'Etat de Vaud dans
ce dossier. Olivier Steimer, président du conseil d'administration
de la BCV, était présent aux côtés des deux avocats de la
banque.



En face, les avocats des six accusés (quatre ex-dirigeants de la
banque et deux anciens réviseurs) sont prêts à en découdre,
contestant les manipulations comptables dont on les accuse. "Nous
n'avons rien à cacher", a clamé Me Jacques Michod, avocat de
Gilbert Duchoud, principal accusé et ex-PDG de la banque, limogé en
2002.



La défense s'est relayé pour dire tout le mal qu'elle pensait de
la manière dont l'instruction a été menée. "C'est une enquête
alibi, bricolée autour d'un rapport Bernasconi pondu en deux mois",
a dénoncé Me Jean-Christophe Diserens, avocat d'un des
ex-réviseurs.

La défense critique

Les avocats des prévenus ont en effet réclamé l'accès à
l'ensemble du dossier. Fustigeant le "caviardage" des documents
ainsi que l'enquête du juge d'instruction, ils ont revendiqué le
droit à un procès "équitable".



"Dès le début, l'enquête a marché sur la tête", a relevé Me
Jacques Michaud, le représentant de l'ancien président de la
direction générale de la BCV Gilbert Duchoud. Selon l'avocat, les
accusés ont été cloués au pilori et déclarés coupables dès les
premières semaines de l'affaire.



Et pendant quatre ans, le juge n'a jamais pris en compte leurs
explications. "Les droits de la défense ont été bafoués", a
renchéri Me Philippe



Richard, qui défend Jacques Treyvaud, l'ancien président du
conseil d'administration. L'avocat s'est montré très critique
envers le rapport d'enquête de l'ancien procureur tessinois Paolo
Bernasconi qu'il a qualifié de "réquisitoire". Une expertise
financière a également été réclamée.



agences/boi

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Cinq semaines d'audiences

Pas moins de cinq semaines d'audience sont prévues pour permettre à la justice vaudoise de démêler cette affaire.

Ce dossier économique comptabilise près d'une soixantaine de classeurs fédéraux, comprenant plus d'une centaine de procès-verbaux d'auditions et plus d'un millier de pièces.

Le procès devrait en principe se terminer le 7 décembre prochain.

L'enquête a elle duré 7 ans.

Diverses malversations

Les six accusés, doivent répondre de diverses malversations et manipulations comptables, telles que les faux dans les titres, la gestion déloyale et les faux renseignements sur des entreprises commerciales.

L'ancien président de la direction générale de la BCV Gilbert Duchoud et Jacques Treyvaud, l'ex-président du conseil d'administration, doivent aussi répondre d'abus de confiance et blanchiment d'argent.

Enfin, Gilbert Duchoud est encore accusé d'escroquerie.

Près d'une dizaine d'avocats défendent les six prévenus jugés dans le cadre de la débâcle qui a coûté près de deux milliards de francs à l'Etat de Vaud.