"Nous voulons établir en Allemagne une organisation d'aide au
suicide", a déclaré le président de Dignitas, Ludwig Minelli, dans
un entretien au quotidien helvétique "Landbote".
"Nous avons trouvé quelqu'un en Allemagne, qui est prêt à
pratiquer une aide au suicide et à en assumer les conséquences
judiciaires", a-t-il indiqué. "Si cette personne est accusée de non
assistance à personne en danger, nous serions prêts à aller jusqu'à
la Cour suprême", a-t-il poursuivi, ajoutant que "le suicide fait
partie des droits de l'homme".
Vague d'indignation en Allemagne
Dignitas a soulevé au début du mois une vague d'indignation en
Allemagne, après la révélation qu'elle avait aidé, coup sur coup
fin octobre, deux Allemands de 50 et 65 ans à mettre fin à leurs
jours dans deux véhicules stationnés en bordure d'une route
suisse.
L'association est également la cible de vives critiques en Suisse.
Chassée en août de l'appartement de Zurich où elle recevait depuis
1998 ses "membres", elle en est réduite depuis à offrir le suicide
à la sauvette dans des chambres d'hôtel ou des camionnettes.
ats/bri
Beaucoup d'Allemands intéressés
La Suisse est l'un des rares pays d'Europe à tolérer l'aide "passive" au suicide.
Cette disposition signifie concrètement qu'une poignée d'associations se chargent de fournir un poison fatal à des malades qui doivent l'ingurgiter eux-mêmes et non se le voir administrer.
Dignitas est toutefois la seule d'entre elles à porter ce type d'assistance à des candidats au suicide venus de l'étranger.
Parmi ces derniers figurent une large majorité d'Allemands: 57%, sur les 195 personnes qui ont fait appel à elle en 2006, selon Ludwig Minelli.