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Les Suisses privilégient des vacances d’octobre au pays

Le covid rabat les cartes pour les vacances d'octobre, avec un grand gagnant: la montagne
Le covid rabat les cartes pour les vacances d'octobre, avec un grand gagnant: la montagne / 19h30 / 2 min. / le 1 octobre 2020
De nombreux Suisses sont réticents à organiser un voyage à l’étranger pour les vacances d’octobre à cause de la situation sanitaire liée au Covid-19. Une tendance forte pour des séjours sur sol helvétique se dégage.

Traditionnellement, nombre de Suisses aiment se rendre à la mer ou dans de grandes villes européennes pour les vacances d’octobre. Mais la majorité ont renoncé cette année à cause de la situation sanitaire, jugée trop compliquée.

"L’incertitude due au Covid-19 pèse et nous n’avons pas envie d’être en quarantaine pour notre retour. C’est trop complexe à gérer pour des vacances d’une semaine", témoigne jeudi dans le 19h30 Sue, qui comptait se rendre à Berlin avec sa famille.

Cette famille a donc décidé de privilégier des vacances en Suisse. "On va rester simple et opter pour un séjour en Valais ou en Suisse alémanique. Dans tous les cas, on organisera cela à la dernière minute pour se laisser un maximum de possibilités", ajoute Thomas, son mari.

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Regain d'intérêt pour la Suisse

Suisse Tourisme souligne un regain d’intérêt de la part des Helvètes pour des vacances d’automne sur le territoire: "L’indicateur du nombre de visites sur le site MySwitzerland.com provenant de personnes résidant en Suisse a augmenté de 35% la semaine du 14 au 20 septembre, par rapport à la même période en 2019."

Une tendance qui réjouit Claude Buchs, directeur de l’hôtel Bella Tola à Saint-Luc (VS): "Nos réservations ont augmenté de 15 à 20% par rapport à 2019. On sent la crainte des Suisses par rapport aux voyages à l’étranger. Cela se répercute positivement pour le tourisme de montagne."

Chute des ventes chez les voyagistes

Les Suisses sont en effet réticents à organiser des séjours à l’étranger. Le phénomène se confirme auprès des voyagistes, qui enregistrent une chute vertigineuse de leurs ventes. "Nous sommes sur un recul de 90 à 95% du chiffre d’affaires que l’on réalisait à cette période l’année dernière, explique Stéphane Jayet, directeur du tour-opérateur VT Vacances, basé dans le canton de Vaud. C’est difficile de se projeter pour le client étant donné que les listes rouges des pays à risque sont actualisées toutes les semaines".

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Des contraintes subsistent aussi pour les pays hors liste rouge, à l’instar de l’Italie. "Pendant quelques jours, il fallait présenter un test en Sardaigne avant que cette directive ne soit annulée. La Sicile demande désormais un test datant de moins de 72 heures, alors que ce n’était pas le cas il y a quelques jours. Cette incertitude freine considérablement les réservations", ajoute le voyagiste.

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La cadence des vols est aussi à la baisse. Selon un rapport de Genève Aéroport, le nombre de vols pour la période des vacances d’octobre s’élevait à 5432 en 2019, contre 1515 en 2020. Un chiffre qui représente une baisse de 72% des départs en un an.

En dehors de la Confédération, "la plus grande demande dans les semaines à venir pour les séjours étrangers concerne les îles grecques, la Turquie, l'Égypte et l’Autriche ", précise l’agence de voyage Hotelplan. Le site Booking.com avance que si la Suisse reste favorite pour octobre, elle est suivie de près par des villes comme Munich, Venise ou Berlin.

Propos recueillis par Mathieu Lombard et Sarah Jelassi

Adaptation web : Sarah Jelassi

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