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Appel pour que la Suisse intervienne dans le conflit du Haut-Karabakh

Une pièce d'artillerie lourde de l'armée azerbaïdjanaise, qui n'a pas explosé, dans le village d'Yvanyan dans la région à majorité arménienne du Haut-Karabakh. [EPA/Keystone - Vahram Baghdasaryan]
Appel pour que la Suisse intervienne immédiatement dans le conflit du Haut-Karabakh / La Matinale / 51 sec. / le 2 octobre 2020
Les coprésidents du groupe d'amitié parlementaire Suisse-Arménie expriment jeudi leur "profonde inquiétude" face à l'escalade militaire dans la région du Haut-Karabakh, à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Ils appellent le Conseil fédéral à intervenir immédiatement.

Dans un communiqué de presse, la présidente du Conseil national, Isabelle Moret (PLR/VD), la conseillère nationale Marianne Streiff-Feller (PEV/BE), la conseillère aux États Lisa Mazzone (Verts/GE) et le conseiller aux États Carlo Sommaruga (PS/GE) condamnent l'agression de la coalition azerbaïdjano-turque contre l'Arménie et le Haut-Karabakh.

Comme aux "moments les plus sombres"

"Ces attaques nous ramènent aux moments les plus sombres de la guerre, lorsque Stepanakert a été bombardée par les forces azerbaïdjanaises avec des armes de destruction massive de 1991 à 1992", soutiennent-ils. L'utilisation de la force, en particulier contre la population civile, est inacceptable et doit être condamnée à tout prix, soulignent-ils.

La Confédération a déjà exprimé sa disposition à accueillir des rencontres au plus haut niveau en vue d’une résolution du conflit. Ce n'est toutefois pas suffisant, estime le conseiller aux Etats socialiste genevois Carlo Sommaruga. Selon lui, la Suisse et le Conseil fédéral doivent être beaucoup plus proactifs.

Le rôle de la Turquie inquiète

Les coprésidents du groupe d'amitié parlementaire Suisse-Arménie s'inquiètent également du rôle croissant de la Turquie dans ce conflit, qui va, selon eux, bien au-delà d'une simple relation fraternelle avec l'Azerbaïdjan. La Turquie commet non seulement une grave violation du droit international, mais déstabilise toute la région, déplorent-ils.

Sur le terrain, les autorités séparatistes du Haut-Karabakh ont annoncé vendredi la mort de 54 soldats supplémentaires, portant leurs pertes à 158 morts, rapporte l'agence de presse russe Interfax.

Gelé depuis des années, le conflit entre les forces azerbaïdjanaises et les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh a repris dimanche dernier. L'intensité des combats est sans précédent depuis la guerre qui a fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers après l'effondrement de l'Union soviétique, en 1991.

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ats avec Mathieu Henderson/kkub

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