La candidature du Vaudois pour ravir le siège de l'UDC Christoph
Blocher au Conseil fédéral a été décidée vendredi par le groupe
parlementaire par quinze voix contre six et deux abstentions. Elle
n'est toutefois pas définitive. La direction du parti doit encore
se prononcer samedi, puis l'assemblée des délégués le 1er décembre.
La minorité réfractaire à cette candidature de combat estimait
qu'il fallait plutôt s'attaquer, le cas échéant, au deuxième siège
radical et ne pas se focaliser sur Christoph Blocher.
Une question de valeurs
Le conseiller aux Etats vaudois fraîchement élu entend
représenter les 71% de votants qui n'ont pas voté pour l'UDC lors
des élections fédérales du 21 octobre. Sa candidature n'est pas
dirigée contre la personne de Christoph Blocher mais contre sa
ligne politique, a-t il affirmé vendredi soir devant la presse. La
politique poursuivie par le ministre UDC "fait fi des valeurs
essentielles qui fondent notre Etat" et équivaut à "un découpage de
la société en catégories qu'on stigmatise les unes après les
autres", selon Luc Recordon.
A l'unanimité, le groupe a par ailleurs décidé de présenter la
Bâloise Maya Graf le 3 décembre pour le poste de 2e vice-présidente
du Conseil national, et donc de présidente en 2010. Il s'agit aussi
d'une candidature de combat vu qu'aucun des partis gouvernementaux
(UDC, PDC, PRD, PS) n'est prêt à céder son tour dans le tournus
habituel des partis au perchoir. Les Verts, représentés au National
depuis 1979, estiment avoir droit à y accéder une fois tous les dix
ans et que le moment est venu.
Le bureau de la Chambre du peuple ne l'entend cependant pas de
cette oreille et souhaite encore étudier la question d'ici février,
a expliqué la cheffe du groupe Therese Frösch. La candidate
écologiste s'opposera à celle ou celui du PS. Mais vu que les
socialistes n'ont pas appuyé la demande des Verts, la solidarité
rose-verte ne compte pas dans ce cas, selon Therese Frösch.
Verts mécontents
Les Verts ne sont par ailleurs pas satisfaits des deux sièges
par commission parlementaire qu'on s'apprête à leur accorder et en
souhaiteraient davantage. Une demande en ce sens a été faite auprès
du bureau du National. Le groupe (21 conseillers nationaux, dont un
chrétien-social, et 2 conseillers aux Etats) espère encore
peut-être s'agrandir. Le ralliement du POP vaudois Josef Zisyadis
est encore ouvert.
L'appoint des Verts libéraux semble en revanche rester au stade de
l'hypothèse. Ces derniers préfèrent en effet se tourner vers le PDC
et/ou le PEV. Si ces tractations tournaient court, ils pourraient
toutefois s'adresser au groupe écologiste. La décision tombera
samedi. Mais Therese Frösch ne se fait aucune illusion.
ats/kot
PDC et UDC veulent une chancelière
Le groupe parlementaire PDC lance, comme prévu, une candidate dans la course à la Chancellerie. Il propose à l'Assemblée fédérale d'élire le 12 décembre l'actuelle vice-chancelière de la Confédération, la Grisonne Corina Casanova, une juriste de 51 ans.
Le PDC voit en elle la "candidate parfaite". De langue maternelle rhéto-romanche, la Grisonne maîtrise toutes les langues nationales. En poste comme vice-chancelière depuis août 2005, "Corina Casanova représente la garantie d'un travail professionnel et efficace", écrit le PDC.
Le groupe parlementaire UDC a, de son côté, désigné vendredi la Vaudoise Nathalie Falcone-Goumaz comme candidate au poste de chancelière de la Confédération, a indiqué le parti dans un communiqué. Les députés UDC devaient choisir entre Nathalie Falcone-Goumaz et la Bernoise Monique Jametti Greiner.
Ce sont des "considérations linguistiques" qui ont joué un rôle décisif. L'UDC, fort de deux conseillers fédéraux alémaniques, a souhaité pour la Chancellerie présenter une candidature romande.
Quant au groupe parlementaire PRD, il auditionnera le 4 décembre deux candidats potentiels au poste de chancelier de la Confédération. Il s'agit de Peter Grünenfelder, chancelier du canton d'Argovie et de Markus Seiler, secrétaire général du département de la défense.
Ces deux noms ont été retenus par la présidence du groupe, a indiqué vendredi le parti radical dans un communiqué. Les députés trancheront le même jour et soumettront leur choix au vote de l'Assemblée fédérale le 12 décembre.