Ce nouveau portail en ligne, qui devrait être lancé avant l'été à Lausanne, souhaite devenir "une voix forte de la Suisse romande, notamment auprès des jeunes audiences", a annoncé lundi le groupe Ringier, propriétaire de Blick. Sans dévoiler le montant de l'investissement, la société zurichoise a affirmé voir "de belles opportunités" de l'autre côté de la Sarine, "aussi bien auprès des lecteurs que sur le marché publicitaire."
De son côté, Michel Jeanneret a relevé avoir "toujours pensé que la Suisse romande avait besoin d'un Blick, d'un média à la fois très indépendant et très direct." Interrogé par Keystone-ATS, il s'est dit "persuadé que les Romands seront curieux de découvrir une autre voie, un journalisme qui mise sur l'investigation et l'explication".
"Je pense qu'en Suisse romande, il y a un vrai besoin de comprendre des enjeux de société qui sont de plus en plus complexes et c'est quelque chose que le Blick fait très bien, dans les domaines de la politique, de l'économie et du sport. Il le fera aussi très bien en Suisse romande. Au final, c'est ces valeurs qui permettront au Blick, sinon de faire la différence, de se lancer pleinement dans cette course-là", ajoute-t-il au micro de la RTS dans l'émission Forum.
Plusieurs concurrents
La version romande de Blick.ch entrera en concurrence avec les différents portails d'informations du groupe Tamedia, notamment 20min.ch. Mais aussi avec Watson.ch, en main d'AZ Medien, qui vient lui aussi d'annoncer son arrivée en Suisse romande pour mars prochain. "Nos projets sont toutefois différents, plutôt sociétaux pour Watson et très axés sur les 'news' pour nous", a remarqué Michel Jeanneret.
Pour Johanna Walser, porte-parole de Ringier, la décision a été prise "indépendamment" de l'annonce de Watson. "Le projet existait déjà avant. Blick investit en continu dans le développement de son offre numérique et cherche toujours de nouvelles sources de revenus", a-t-elle ajouté, prenant l'exemple du lancement de Blick TV début 2020.
Collaboration entre titres
Soulignant que Blick incarnait "une marque très forte", y compris en Suisse romande, Michel Jeanneret a expliqué qu'il y aurait des collaborations avec les autres titres du groupe, que cela soit le site alémanique, la version tabloïde, SonntagsBlick ou Blick TV. "Nous traduirons et adapterons les thématiques qui pourront intéresser les Romands, et nos collègues alémaniques en feront de même avec notre production", a-t-il indiqué.
Pour le futur rédacteur en chef, il est en revanche encore "trop tôt" pour envisager d'éventuelles passerelles journalistiques avec L'Illustré, qui appartient également au groupe Ringier.
Uniquement sur Internet
Comme Watson, le Blick.ch romand sera un "pure player", à savoir un média qui oeuvre uniquement sur Internet. A ce titre, le portail d'informations servira aussi de "laboratoire", a noté Michel Jeanneret. "Nous nous efforcerons notamment à trouver de nouveaux types de narrations qui s’affranchissent du format papier", a-t-il dit.
Egalement passé par La Côte, Le Matin et Le Matin dimanche, Michel Jeanneret (47 ans) dirigeait la rédaction de L'Illustré depuis 10 ans. Dans l'attente de lui trouver un successeur, Caroline Zingg, rédactrice en chef adjointe, et Philippe Clot, membre de la rédaction en chef, assureront l'intérim.
ats/jpr