"Il y a beaucoup de questions par rapport à ces potentielles quarantaines, mais aussi sur le suivi des élèves pendant leur absence. On reçoit beaucoup de demandes", constate Christine Mueller, secrétaire générale de l'association vaudoise des parents d'élèves.
Mais qu'ont prévu les départements de la formation pour ces élèves en quarantaine? Dans la majorité des cantons romands, les enfants sont considérés comme "malades" au même titre que lorsqu’ils ont la grippe ou une jambe cassée.
Il y a la transmission des devoirs, via un copain par exemple. Pas forcément de communication du travail effectué durant la journée. Parfois un téléphone de l'école, mais pas toujours. Cela dépend du bon vouloir des enseignants.
D'autres moyens de communication
Sans compter que certaines directions n'informent pas les professeurs qu’un élève est en quarantaine, estimant que ces informations relèvent du secret médical.
L'école ne capitalise pas suffisamment sur l'expérience engrangée ce printemps, estime Anne Thorel Ruegsegger, secrétaire générale de la fédération genevoise des associations de parents d'élèves. "On a pu voir qu’il est possible de communiquer autrement que par élève interposé. On peut s’adresser aux familles, prendre un contact par téléphone ou faire des mails. On est dans une situation différente d’une jambe cassée. La situation est plus anxiogène. C’est intéressant que les enseignants prennent des nouvelles de leurs élèves en quarantaine, car pour certains, la coupure avec l’école peut être relativement longue."
Des ressources supplémentaires?
Du côté des enseignants, on explique que la situation n'est pas comparable à celle du semi-confinement de mars. Les cours en présentiel avaient été interrompus.
"L’enseignant doit d’abord s’occuper des élèves de sa classe", lâche Samuel Rohrbach, président du syndicat des enseignants romands. "Il n’a pas le don d’ubiquité pour être en classe et suivre l’enseignement à distance. Donc, il faut que les cantons mettent à disposition des ressources supplémentaires pour pouvoir suivre ces élèves et leur répondre en cas de difficulté."
A Fribourg, le canton a demandé aux enseignants d'en faire plus que pour une simple absence maladie. Les élèves sont suivis pédagogiquement. Le soutien comprend des contacts réguliers avec les élèves, la transmission du travail fait en classe ainsi que les devoirs.
Un soutien pour le retour
"L’enseignant transmet des supports de cours, sans préparer un cours spécialement pour ces élèves", explique Jean-François Bouquet, adjoint du service de l'enseignement obligatoire. "C’est aussi le souhait que ces élèves retrouvent rapidement leurs marques en classe et soient rassurés au moment où, encore une fois, ils sont absents."
A noter que le Jura, qui ne comptait qu'une seule quarantaine la semaine dernière, a recommandé aux directions d'écoles de tester les moyens de communication avec les familles. Il recommande l'usage des plateformes en ligne pour la transmission du travail fait en classe.
Ailleurs, on a surtout décidé de concentrer les moyens sur les retours de quarantaines. Un soutien individualisé est accordé, si nécessaire, à Genève et Neuchâtel. Vaud fait actuellement le bilan des besoins pour l'appui des élèves en décrochage. Des moyens financiers pourraient aussi être alloués après une quarantaine de plusieurs jours.
Céline Fontannaz
Élèves en quarantaine au 1er octobre à l'école obligatoire en Suisse romande
Jura: 1
Valais: 52
Fribourg: 60 (données du 29 septembre)
Neuchâtel: 64
Vaud et Genève ne tiennent pas de statistiques sur les quarantaines individuelles.
Quarantaines collectives depuis la rentrée d'août, au 1er octobre (école obligatoire et post-obligatoire)
Jura: 0
Valais: 1 classe à Viège.
Fribourg: 1 classe à Romont
Neuchâtel : 1 classe à la Chaux-de-Fonds
Vaud: 6 classes
Genève: 4,5 classes.
Berne: pas de statistiques