L'arme a depuis été saisie. Le suspect, d'origine chilienne et
domicilié à Zurich, a été placé en détention préventive. Le
déroulement exact des faits et le mobile ne sont pas encore
clairement établis.
Schmid et Calmy-Rey réagissent
En déplacement officiel en Afrique, Samuel Schmid s'est dit
profondément choqué par la mort de l'apprentie coiffeuse vendredi
dernier à Zurich. Le ministre de la Défense exprime ses
condoléances à la famille et aux proches de la victime. Il n'a pas
voulu s'exprimer sur la question du maintien de l'arme de service à
domicile.
La question se pose désormais de savoir si l'arme de service peut
être conservée au domicile, a déclaré Micheline Calmy-Rey à la
télévision alémanique. La présidente de la Confédération a dit
avoir été très touchée par ce meurtre "inacceptable".
La décision du Conseil fédéral de ne plus autoriser les soldats à
emporter de la munition n'est qu'une demi-mesure qui ne résoud pas
le problème. "La discussion va se poursuivre", a-t-elle ajouté, car
la réglementation actuelle n'est pas suffisante.
Détention préventive
La procureure n'a pas voulu dire si l'homme était ivre, ni s'il
a volontairement tiré sur la victime ou s'il l'a touchée par
hasard. Il ne connaissait pas la jeune fille. Le meurtrier a été
placé en détention préventive. Un témoin avait aperçu peu avant le
drame une personne portant une veste de camouflage et un fusil
d'assaut.
Agée de 16 ans, la jeune fille d'origine italienne qui a grandi en
Suisse a été touchée par une balle vendredi soir alors qu'elle
était assise avec son ami portugais à un arrêt de bus. Elle est
décédée avant l'arrivée des secours.
Ce drame survient alors que le débat sur le maintien des armes de
service à la maison n'est pas terminé. Une initiative a été lancée
par la gauche pour que les soldats suisses ne gardent plus leurs
armes à la maison après que les Chambres fédérales ont décidé
qu'ils ne pourraient plus garder leurs munitions (voir
encadré).
Des précédents
De nombreux meurtres sont commis en Suisse avec des armes
militaires (lire ci-contre). Il ne s'agit pas
toujours de l'arme de service personnelle du meurtrier. Selon une
étude dirigée par le criminologue Martin Killias, de l'Université
de Lausanne, près de 300 personnes sont tuées chaque année en
Suisse par des armes de service. Deux tiers des suicides et un
tiers des meurtres "domestiques" sont commis avec des armes
d'ordonnance, a indiqué le professeur en décembre 2006.
Ces chiffres, basés sur des extrapolations, ont été contestés par
diverses personnes, notamment au sein de l'armée. Il n'existe pas
de statistique officielle. Selon des estimations, le nombre d'armes
privées et militaires atteindrait environ deux millions en
Suisse.
ats/ap/hof
Consternation
Selon les auteurs de l'initiative "Pour la protection face à la violence des armes", ce meurtre démontre une nouvelle fois le danger que représente la large diffusion des armes en Suisse.
Une des initiantes, la conseillère nationale socialiste Chantal Galladé, a indiqué que la mort de la jeune apprentie la consternait.
La Zurichoise est étonnée que le meurtrier disposait de munitions. Selon elle, l'armée a cessé de distribuer des balles aux soldats qui rentrent chez eux.
Les Chambres fédérales ont en effet décidé il y a quelques mois d'interdire la détention de munitions militaires à la maison. Mais elles avaient refusé de franchir le pas pour les armes.
C'est pourquoi la gauche a lancé en septembre une initiative demandant que les soldats laissent leurs armes dans les arsenaux.
Rappel de cas récents
13 août 2007 - A Montmollin (NE), un homme de 67 ans abat son épouse de 52 ans avec un pistolet militaire, puis se donne la mort.
12 avril 2007 - A Baden (AG), un homme tire autour de lui avec son fusil d'assaut militaire. Un homme est tué et trois autres personnes blessées.
21 mars 2007 - A Coire, un homme de 29 ans abat sa femme de 21 ans avec un fusil d'assaut.
30 avril 2006 - Aux Crosets (VS), Corinne Rey-Bellet, 34 ans, et son frère Alain, 32 ans, sont abattus avec un pistolet de service par le mari de l'ancienne championne de ski, dont elle venait de se séparer. L'assassin se donne ensuite la mort.
5 juillet 2004 - A la suite d'un conflit de travail, un employé de la Banque cantonale de Zurich abat deux supérieurs avec son pistolet militaire, puis se fait justice.
25 avril 2003 - A Buchillon (VD), un homme de 27 ans abat son père avec un fusil d'assaut.
4 janvier 2003 - A Courtemautruy (JU), un jeune homme tue involontairement un camarade avec un fusil d'assaut qu'il tenait de la société de tir locale.