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Armes à domicile: analyse complète en vue

Aucune arme ne devrait être remise à une personne jugée dangereuse.
Y aura-t-il des critères plus sévères pour conserver une arme chez soi?
Le maintien de l'arme d'ordonnance à domicile sera passé au crible. Après le meurtre, il y a 2 semaines à Zurich, d'une adolescente par un soldat, Samuel Schmid a annoncé vendredi une analyse approfondie de la question.

Les résultats et d'éventuelles mesures sont attendus l'année
prochaine, a déclaré le ministre de la défense devant les médias
après avoir fait part de ses intentions à ses collègues du Conseil
fédéral.

Aspects sociologiques aussi

En attendant, il est du ressort de l'armée de prendre des
mesures immédiates, comme celle de renforcer les contrôles. L'étude
sera menée par un groupe interdépartemental non encore désigné.
Elle se penchera sur tous les aspects en lien avec l'arme de
service, aussi bien militaires que juridiques et
sociologiques.



«Il ne s'agit pas d'une analyse alibi», a assuré Samuel Schmid.
L'opportunité d'introduire des critères plus sévères pour la
conservation de l'arme d'ordonnance à domicile sera étudiée. Le
dépôt des fusils et pistolets militaires à l'arsenal pourrait être
une des conséquences. Mais Samuel Schmid est d'avis que l'étude
n'aboutira pas à une telle solution.

Mieux filtrer

Il a dit croire fermement à ce que l'armée puisse continuer à
faire confiance à ses soldats. Il s'agit plus de mieux filtrer les
potentiels de violence lors du recrutement ou des périodes de
service.



Parmi les mesures qui existent pour renforcer les contrôles lors
du recrutement figure celle d'avoir plus un accès plus complet au
casier judiciaire des nouveaux soldats. Aujourd'hui, 20 % des
militaires ont un tel casier, dont 55 % pour une infraction au code
de la route et 30 % pour des actes de violence.

Un miroir de la société

Comme il est impossible d'avoir une vue précise de ces actes, la
question est de savoir jusqu'où il est possible d'investiguer en
regard de la protection des données, a expliqué le conseiller
fédéral. La question d'une éventuelle exclusion de l'armée en
fonction d'un délit commis dans le civil sera aussi étudiée.



Au-delà de ces éventuelles mesures, Samuel Schmid souhaite que la
signification de l'arme de service à la maison dans un pays comme
la Suisse soit analysée. En plus de l'aspect historique, il y a le
fait que «l'armée de milice est le miroir de la société», a relevé
le ministre UDC. Or aujourd'hui, les jeunes viennent à l'armée avec
leurs problèmes, notamment celui de la violence.

300 personnes tuées par an

Selon une étude dirigée par le criminologue Martin Killias, près
de 300 personnes sont tuées chaque année en Suisse par des armes de
service. Deux tiers des suicides et un tiers des meurtres
«domestiques» sont commis avec une arme d'ordonnance, qui n'est pas
toujours celle du meurtrier, a indiqué le professeur en décembre
2006.



Ces chiffres, basés sur des extrapolations, ont été contestés par
diverses personnes, notamment au sein de l'armée. Il n'existe
toutefois pas de statistique officielle. Selon des estimations, le
nombre d'armes privées et militaires atteindrait environ deux
millions en Suisse.



ats/tac

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Vidéos douteuses de soldats interdites

L'armée réagit à la diffusion sur Internet d'images douteuses mettant en scène des soldats. Dès 2008, il sera interdit de photographier et filmer pendant le service sans autorisation des supérieurs. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes. Des centaines de vidéos auraient été mises en ligne.

L'enregistrement et la publication d'images ou de sons pendant le service militaire sans autorisation des commandants sera interdit à partir du 1er janvier prochain, a expliqué vendredi Felix Endrich, porte-parole de l'armée, confirmant un article paru dans la «Basler Zeitung».

Il s'agit de donner une base légale de manière à empêcher ou sanctionner la diffusion d'images sur le site à succès «YouTube».

Les vidéos à caractère violent, sexiste ou raciste sont en particulier visées. Cela ne signifie pourtant pas que les militaires ne pourront plus prendre de photos ou de films, relève Felix Endrich. Mais elles devront être autorisées.

Pratique désormais très répandue, la diffusion des images ne peut pas être empêchée et elle a été jusqu'ici laissée à la responsabilité de chacun. Mais de nombreux commandants ont fait surveiller Internet et la sécurité tout comme la justice militaires ont été saisies.

Actuellement, quatre procédures sont en cours contre des soldats qui ont violé la législation militaire et civile en publiant des films problématiques sur internet. Des mesures disciplinaires ont été prises dans un cas.