"Monter un escalier ou avoir une simple discussion au téléphone m'essouffle beaucoup. Il y a deux semaines, lors d'une randonnée en montagne, je me suis évanouie car je suffoquais littéralement". Sophie, 34 ans, est tombée malade fin mars. Elle n'a pas été hospitalisée et pourtant, depuis sa maladie, sa vie n'a plus jamais été la même.
En plus des symptômes respiratoires caractéristiques, certains malades se plaignent d'une très grande fatigue persistante, s'accompagnant parfois d'une perte de poids ou de cheveux, de douleurs musculaires, de confusion mentale ou d'une perte de l'odorat.
Des symptômes environ deux mois après
A Lausanne, le Centre Unisanté a lancé une recherche sur ces symptômes qui perdurent. Selon les premières constatations, un malade sur trois a de la peine à récupérer, comme l'explique Yolanda Müller Chabloz, spécialiste en santé publique.
"On a décidé de lancer cette étude lors de la première vague de l'épidémie dans les permanences d'Unisanté et dans un cabinet de ville. Environ un tiers des patients qui consultaient pour des suspicions de Covid décrivaient encore des symptômes environ deux mois après." A noter que les patients interrogés n'ont pas été hospitalisés, et que leur âge moyen est de 40 ans.
D'autres recherches sont menées, dont plusieurs au CHUV, sur des patients qui ont développé des formes plus graves de la maladie. Elles démontrent que ces personnes peuvent garder des symptômes chroniques, ou séquelles, au niveau pulmonaire, cardiaque et même neurologique, avec des troubles de la mémoire notamment. "Le virus peut entrer dans des cellules de différents organes", explique Peter Vollenweider, chef du service de médecine interne au CHUV. "Les symptômes diffèrent dans les formes aigües de la maladie. Il n'y a pas de raison que ça soit différent dans le chronique."
Pas beaucoup de recul
Toute la question est de savoir si ces symptômes persistants sont caractéristiques du coronavirus. Ou si, finalement, la majorité des infections virales provoquent elles aussi des effets à long terme qui auraient été peu ou pas étudiés. Le recul sur la pandémie n'est pas encore suffisant pour en savoir davantage.
Sujet radio: Sophie Iselin
Adaptation web: Fabien Grenon