Les attentes sont en effet énormes. Les faîtières de l'économie rêvent de pouvoir diminuer la durée des quarantaines grâce à des tests rapides, ou même renoncer complètement aux quarantaines en exigeant à la place un test négatif.
Les enjeux existent aussi dans le secteur du tourisme. Il s'agirait de tester en un clin d'oeil les voyageurs, mais aussi les travailleurs saisonniers à leur atterrissage en Suisse.
De son côté, le Conseil fédéral est déjà en train de réfléchir à la manière d'intégrer les tests rapides à la stratégie sanitaire de la Confédération.
Essais en laboratoire
Ces tests rapides ouvrent un nouveau champ des possibles, selon les acteurs concernés. Le laboratoire de référence à Genève débute vendredi les essais pour évaluer les produits de différentes compagnies, une opération qui devrait prendre plusieurs semaines, avant de déterminer comment ces tests peuvent être utilisés. L'OFSP adaptera ensuite ses recommandations en fonction des résultats.
"Les espoirs sont compréhensibles", estime Manuel Schibler, médecin adjoint au service des maladies infectieuses des HUG et affilié au laboratoire de virologie qui effectue les essais pour les tests rapides. "Rapides, bon marché et faciles d'utilisation, leurs avantages sont évidents. Il faut maintenant s'assurer qu'ils n'y ait pas trop de désavantages en matière de performance", expose-t-il dans La Matinale.
Concrètement, le laboratoire utilisera des prélèvements de patients réels présentant des symptômes, qui se sont présentés pour un test classique et qui ont autorisé l'utilisation d'un deuxième prélèvement pour les essais sur le test rapide. Pour arriver au résultat, il faut quinze minutes par patient, précise Manuel Schibler.
Appel à la prudence
Laurent Kaiser, responsable du centre des maladies virales émergentes aux HUG, appelle de son côté à la prudence. "Ce sont des tests de deuxième zone, dont on sait qu'ils sont moins performants. Il y a donc une raison claire pour laquelle nous, les spécialistes, avons choisi les autres tests, beaucoup plus sensibles, et qui permettent de détecter l'infection même 3-4 jours après la phase aiguë. Ce qui ne sera pas le cas avec ces tests antigéniques (tests rapides, ndlr.)", explique-t-il, appelant à une distinction claire entre les utilisations respectives de ces deux types de tests.
Camille Degott/kkub