"La Suisse n'est responsable que d'un millième des émissions mondiales de CO2", avance le comité économique contre la loi, constitué de représentants de la branche automobile, des transports, de la branche aéronautique, du bâtiment et de la branche pétrolière. Une réduction des émissions à l'échelle nationale n'aurait aucun impact sur le climat mondial, poursuit-il.
Par ailleurs, la Suisse est déjà exemplaire. Les émissions ont été réduites de 20% par habitant au cours des dix dernières années. Pour le comité, la Suisse est sur la bonne voie.
Charges "énormes"
La nouvelle loi entraîne plus de bureaucratie, plus d'interdictions, plus de règlements, plus de nouvelles taxes et de redevances, critique encore le comité. Les charges sont énormes pour la population et l'économie.
Entre l'augmentation du prix du carburant et la taxe sur les billets d'avion, des coûts de 1000 francs par an peuvent s'accumuler pour une famille de quatre personnes, exemplifie le comité. De plus, les familles, les pendulaires et les populations rurale et montagnarde seront plus impactés par les nouvelles taxes.
Les entreprises industrielles et artisanales, comme les boulangeries, paieront plus que les banques ou les agences de publicité. Une injustice, attaque le comité.
"Insuffisante", pour d'autres
De l'autre côté de l'échelle politique, les grévistes du climat estiment quant à eux que la loi est insuffisante pour freiner le réchauffement climatique. Ils considèrent que la réforme ne tient pas compte des revendications exprimées depuis deux ans lors des mobilisations dans la rue.
Les Chambres fédérales ont finalisé en septembre la nouvelle loi sur le CO2. Elle introduit plusieurs taxes et mesures pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990. Le réchauffement climatique doit quant à lui être limité à 1,5 degré.
ats/kkub