«Les scénarios catastrophes ont été relégués en arrière-plan», a
déclaré vendredi devant les médias le conseiller d'Etat zurichois
Markus Notter, président de la Conférence des directeurs des
départements cantonaux de justice et police (CCDJP).
«Nous avons eu de la chance au tirage au sort des groupes, sur
le plan de la sécurité aussi», a-t-il poursuivi. La CCDJP ne
qualifie aucun des matches qui se joueront en Suisse de match à
haut risque ou même à risque, selon Markus Notter. Mais elle
s'attend à une affluence considérable de fans. Car, a expliqué son
président, certaines équipes étrangères disposent de fortes
communautés de supporters en Suisse ou viennent des pays
voisins.
500 à 1000 policiers étrangers?
Ces masses importantes de visiteurs autour des stades et aux
environs des aires de projections publiques constitueront le
principal défi à relever, analyse la CCDJP. C'est aussi pourquoi
elle attend le soutien de 500 à 1000 policiers français et
allemands, «pour pouvoir faire face à l'imprévisible», a précisé
Markus Notter.
Elle en a fait la demande au Conseil fédéral. Si le gouvernement
donne son aval à la requête des cantons, les arrangements précis
seront arrêtés ces prochaines semaines, d'entente entre la
Confédération, les cantons et les villes hôtes. De premières
démarches ont déjà eu lieu.
Français et Allemands prêts
Vendredi devant les médias, le ministre des sports Samuel Schmid
a laissé entendre, sans trop s'avancer, que cette requête ne
devrait pas poser de problème. Les accords existant avec
l'Allemagne et la France permettent cette entraide, et les
Allemands et les Français ont déjà indiqué qu'ils étaient prêts à
fournir un coup de main.
«Nous devons encore faire une évaluation plus détaillée des forces
de police étrangères dont nous aurons vraiment besoin», a souligné
toutefois Samuel Schmid. Une inconnue subsiste: on ne connaît pas
encore les lieux de séjour et d'entraînement de toutes les
équipes.
CRS français à Genève
Les CRS français devraient renforcer Genève, comme d'autres
corps de police romands. Les policiers allemands seront à Bâle,
éventuellement à Zurich. Berne pourra compter sur l'appui des
forces de police d'Argovie, de Soleure et de Suisse centrale. Des
unités de réserve de Suisse romande, de Suisse orientale et du
Tessin se tiendront prêtes dans un même lieu.
Les forces de police intercantonales ne seront pas seulement à
disposition des quatre sites d'accueil (Bâle, Berne, Genève et
Zurich), mais aussi des autres cantons, si nécessaire. Plus de 270
hooligans Le dispositif de sécurité comprend aussi des officiers de
liaison pour toutes les équipes et des agents spécialistes du
hooliganisme envoyés sur le terrain.
Locaux spéciaux
Actuellement, 276 hooligans sont enregistrés dans la banque de
données de l'Office fédéral de police (fedpol), a précisé Roger
Schneeberger, secrétaire général de la CCDJP. Cela signifie qu'ils
sont frappés d'une interdiction de pénétrer dans les stades. «Nous
essayons d'empêcher l'entrée en Suisse des hooligans de
l'étranger», a ajouté Roger Schneeberger.
Les cantons ont par ailleurs prévu des locaux où ils pourront
interroger, si nécessaire, des groupes importants de supporters
interpellés par la police. Les solutions varient d'un canton à
l'autre, a précisé Martin Jäggi, responsable du projet Sécurité
EURO 2008. Ainsi, Genève a construit des abris à cet effet, selon
Martin Jäggi.
ats/tac
Les Bleus au Mont-Pélerin
L'équipe de France établira son camp de base pour l'Euro 08 à l'hôtel Mirador Kempinski du Mont-Pélerin dans la commune de Chardonne, près de Vevey. Les joueurs de Domenech s'entraîneront sur le terrain de Châtel Saint-Denis.
«Après de nombreuses visites en Suisse et en Autriche, l'équipe de France établira son camp de base du côté helvète à l'hôtel Mirador Kempinski durant l'EURO 2008» a annoncé la fédération française sur son site internet.
Pour le moment, Suisse (Hôtel Panorama à Feusisberg), Allemagne (Hotel Albergo Giardino à Ascona), France (Mirador Kempinski au Mont-Pélerin), Pays-Bas (Beau-Rivage Palace à Lausanne), Suède (Villa Sassa Hotel à Lugano) ont déjà réservé des hôtels sur sol helvétique.
Démission au Stade de Genève
A six mois du coup d'envoi de l'EURO 2008, la Fondation du Stade de Genève se retrouve sans président. «J'ai demandé à Jean-Pierre Carera de donner sa démission», a indiqué vendredi le conseiller d'Etat genevois Mark Muller.
Le responsable du Département des constructions lui reproche de n'avoir pas bien estimé les coûts des travaux d'adaptation du Stade de Genève en vue de l'EURO 2008. La facture «a pris l'ascenseur en deux ans», a-t-il souligné. De 3,6 millions en 2005, elle est passée à 14,6 millions aujourd'hui.