Dans le canton de Vaud, le nombre d'interventions pour troubles à la tranquillité publique est passé de 7600 en moyenne sur les huit premiers mois de l'année en 2018 et 2019, à 12'000 cette année.
C'est avec le semi-confinement en mars que l'explosion des nuisances sonores a commencé. "Cette augmentation est non seulement liée à la suppression de tous les événements festifs de l’été, où on tolère habituellement plus de bruits et nuisances, mais également à l'augmentation de la présence des gens qui ne peuvent pas partir en vacances", précise Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale vaudoise.
Hausse dans tous les cantons
Ce constat est partagé par les autres cantons. Genève enregistre ainsi une hausse de 71% des appels cette année par rapport à la même période de l'an passé, Neuchâtel de 54%, Fribourg de 47% et le Jura de 33%. Le Valais ne centralise pas les chiffres, car ce sont essentiellement les polices municipales qui interviennent et traitent ces types de problèmes.
Quant au canton de Berne, la police ne pourra communiquer les chiffres qu'en fin d'année, mais elle peut déjà affirmer que "durant les mois d'avril à juillet, nous avons reçu nettement plus d'annonces en raison de bruit et de troubles à la tranquillité dans l'ensemble du canton que durant la même période l'année précédente".
Charge de travail élevée pour la police
Des campagnes de prévention sont lancées en urgence pour faire face au phénomène, qui se produit surtout le week-end, de nuit, auprès d'une population jeune. Mais ces appels pour tapages peuvent inclure d'autres soucis de voisinage, comme le bricolage en journée.
"Le fait que les gens soient restés à la maison pour travailler a certainement eu une influence sur le seuil de tolérance. Le phénomène n’a pas créé de problème à la police, mais nous avons effectivement aujourd'hui une charge de travail beaucoup plus élevée que par le passé", constate Jean-Christophe Sauterel.
Dans les cas graves, l’amende peut atteindre plusieurs centaines de francs. Avec l’arrivée de l’automne, la police s'attend à moins d’interventions sur la voie publique, mais davantage au domicile.
Pascale Defrance/vkiss