Le canton de Berne avait jusqu'ici plutôt bien réussi à contenir la propagation du Covid-19. Mais depuis quelques jours, les chiffres ont nettement augmenté. Avec 69 cas pour 100'000 habitants lors des 14 derniers jours, il fait désormais partie des 16 cantons suisses sur 26 ayant dépassé la barre des 60, synonyme d'appartenance aux zones à risque.
Equipes de traçage débordées
D'une trentaine de cas par jour il y a une semaine, le canton est passé à plus de 130 dimanche. Des clusters ont été identifiés dans plusieurs bars de la ville de Berne. Il a fallu mettre 1500 personnes en quarantaine en l'espace de 48 heures, et les équipes de traçage sont soumises à très rude épreuve. Le point de rupture est proche si la situation continue à se dégrader.
Pour enrayer la hausse des cas, le canton introduit dès aujourd'hui l'obligation du port du masque dans tous les espaces intérieurs accessibles au public: musées, lieux de culte, administrations, magasins, restaurants et bars ou encore gares. Mais il n'est pas sûr que la mesure suffise à contenir la propagation du virus: dans les cantons qui ont adopté de telles mesures restrictives bien avant Berne, le nombre de nouveaux cas explose également.
Palette des mesures possibles "plus très longue"
"La palette des mesures que nous pouvons encore prendre n'est plus très longue" a averti Pierre Alain Schnegg, interviewé dans le journal de 12h30 lundi. Pour lui, porter le masque dans les espaces intérieurs publics est une restriction peu contraignante. "Les mesures suivantes qui nous restent sont la fermeture de bars et clubs, puis la limitation de la participation aux événements à 50 ou 30 personnes. Je pense qu'il s'agit de restrictions qui sont bien pires", estime l'élu UDC.
Nous avons passé à 80 traceurs. Si nous devons doubler cette équipe à chaque fois que les chiffres doublent, vous imaginez bien les problèmes de recrutement et de logistique
Il estime essentiel de ne pas abandonner le traçage des contacts. "Sans lui, des gens peut-être positifs se retrouvent dans la nature et continuent d'infecter d'autres personnes", souligne Pierre Alain Schnegg, qui détaille au passage les difficultés du dispositif bernois actuel: "Nous avons passé à 80 traceurs. Si nous devons doubler cette équipe à chaque fois que les chiffres doublent, vous imaginez bien les problèmes de recrutement et de logistique auxquels nous sommes confrontés. Dans une telle situation, l'armée, la protection civile ou le service civil pourraient apporter une aide bienvenue".
Alain Arnaud/Yves Zahno
Adaptation web: Vincent Cherpillod
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